Boken, du contentieux à la conformité
Boken est un cabinet qui, tout en gardant le cap établi lors de sa création, organise son avenir depuis le début. La structure, fondée en 2009 par Antoine Beauquier, Félix de Belloy et Raphaël Gauvain, conserve son positionnement d’origine : « Dès le départ, le cabinet se consacrait au contentieux des affaires, avec une dominante en droit pénal », se rappelle Félix de Belloy. Quatre ans plus tard, Franck Poindessault les rejoint pour leur apporter son expertise en droit des assurances et de la réassurance. « Par le passé, j’avais travaillé avec Raphaël Gauvain au sein de l’équipe contentieux et assurances de Norton Rose, restitue l’avocat. Nous avions de nombreux atomes crochus, notre association s’est faite naturellement. » L’année suivante, le cabinet change de nom et devient Boken puis s’ouvre au contentieux administratif en accueillant Hugues Hourdin, précédemment conseiller d’État.
Faire « phosphorer les cerveaux »
Dès lors, le cabinet devient un full service du contentieux des affaires. « Notre ambition est de maîtriser les risques de contentieux des entreprises et de leurs dirigeants. Notre action se développe autour du droit pénal des affaires, des litiges commerciaux et des contentieux de responsabilité et d’assurance », énumère Franck Poindessault. À cela s’ajoute aussi une activité de conseil en droit social et de la propriété intellectuelle que développe Gaëlle Méric, promue associée en 2016 et spécialisée dans ces matières. Au total, 18 avocats mettent leurs savoir-faire au service d’institutions financières, de conseils financiers, d’assureurs, de dirigeants, d’industriels, de sociétés immobilières et de service et, parfois, accompagnent leurs confrères avocats poursuivis pour faute dans le cadre de leur activité professionnelle. En matière d’arbitrage, la collaboration des équipes est particulièrement active. Pour certains dossiers, les enjeux stratégiques sont tels que les avocats de Boken n’hésitent pas à faire « phosphorer plusieurs cerveaux à la fois, notamment quand il faut gérer les risques pénaux, liés à la réputation et financiers », confie Félix de Belloy. L’organisation du cabinet favorise ces échanges : « Sous réserve de confidentialité, nous travaillons la porte ouverte ! », explique le fondateur.
Développement de la compliance
À la demande des clients qui le sollicitent pour un accompagnement précontentieux ou, mieux encore, pour prévenir le risque judiciaire, le cabinet développe le conseil aux entreprises et la mise en place de programmes de conformité. « Depuis l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2, nous aidons nos clients à améliorer leurs dispositifs anti-corruption (cartographies, évaluation de tiers, documentation, formation...) et à adopter la culture de la compliance », explique Félix de Belloy, en rappelant que le volet conformité est directement connecté au droit pénal en raison du risque de poursuites judiciaires qui plane sur les entreprises. Cela amène le cabinet à intervenir sur d’importants dossiers de droit pénal international, généralement aux côtés des entreprises et de leurs dirigeants poursuivis. Et pour mieux les servir encore devant les juridictions extra-nationales, Boken a stratégiquement ouvert une antenne à Londres : « Les dossiers de "cross border litigation" du cabinet sont souvent complémentaires avec notre pratique du droit pénal en France, détaille-t-il. Je me rends fréquemment à Londres et à New York pour la défense des citoyens français. » Boken a pu réaliser un glissement de son positionnement, du litige à sa prévention, grâce à son indépendance et la croissance de son équipe, que beaucoup convoitent d’ailleurs. « Nous ne voulons pas grossir pour grossir. Nous gardons la maîtrise de notre croissance », insiste Félix De Belloy. L’objectif : poursuivre la montée en gamme des prestations et « devenir incontournables notamment en contentieux pénal et des assurances », ambitionne Franck Poindessault. La structure est « sans complexes » face aux plus visibles de ses concurrents. « Très attaché à son ADN » comme au premier jour, s’accordent à dire Félix de Belloy et Franck Poindessault, Boken n’a plus qu’à continuer à résister aux sirènes des grands cabinets à la recherche d’un département contentieux et compliance.
Marine Calvo