Le marché du coaching n’est plus la propriété exclusive d’anciens cadres reconvertis à l’enseignement en présentiel. Certaines start-up ne demandent qu’à disrupter un secteur resté globalement à l’écart de la digitalisation.

Améliorer ses hard skills en ligne est désormais facile grâce aux Mooc qui sont depuis quelques années entrés dans leur phase de maturité. Pour les soft skills, les choses sont plus délicates. Pendant longtemps, les salariés souhaitant faire appel à des coachs n’avaient guère le choix : ils devaient passer par une formation en présentiel, bien souvent onéreuse. De l’histoire ancienne. Depuis quelques années émerge un nouveau secteur, le e-coaching. Plusieurs start-up proposent de mettre en relation collaborateurs et coachs certifiés pour une formation à distance efficace et abordable. 

Les forces en présence

L’acteur le plus présent sur le marché hexagonal est CoachHub, start-up allemande fondée en 2018 par les frères Yannis et Mati Niebelshuetz. Son point fort ? Un algorithme capable de prendre en compte la demande du client et de lui proposer les trois meilleurs coachs parmi les 400 référencés sur la plateforme. Ce concept a notamment séduit SoundCoud ou encore HelloFresh.

Si CoachHub est une histoire de famille, il en est de même chez Moovone, lancée en 2015 par Alain Manoukian et ses fils Axel et Hugo. Cette plateforme Saas propose une offre basée sur des crédits de coaching que les entreprises peuvent utiliser à leur guise pour former leurs collaborateurs, le tout en 28 langues. Une offre dont plus de 5 000 salariés ont bénéficié dans des groupes tels que Roche, Richemont, Saint- Gobain, Veolia ou encore L’Oréal.

Le e-coaching serait dix fois moins cher que le présentiel... et tout aussi efficace

C’est à Neuilly-sur-Seine que, depuis 2017, est installé le troisième acteur du marché : Simundia. Les cofondateurs, Colombe Mandula, Vincent Simon et Grégory Schiller misent eux aussi sur le digital pour démocratiser le coaching. Simundia se targue en effet de proposer des formations aussi efficaces que des coachs en présentiel, le tout pour un tarif dix fois moins élevé. Roland Berger a notamment recours aux services de la start-up pour former en continu ses managers.

Levées

Pour se développer davantage, les acteurs du e-coaching ont besoin d’internationaliser leurs offres, d’augmenter le nombre de coachs partenaires, d’améliorer leurs plateformes et d’étoffer leurs équipes commerciales. Ce qui nécessite d’investir. Cela tombe bien, les fonds, qui ont pris la mesure du potentiel du secteur, ne se font pas prier pour mettre la main au portefeuille.

En novembre 2019, CoachHub a frappé un grand coup en annonçant une levée de 16 millions d’euros auprès d’Holtzbrinck Ventures, de Partech et de Speedinvest afin de se positionner comme leader mondial du secteur. Mais les start-up françaises, qui veulent elles aussi profiter d’un marché en pleine croissance, ont facilement trouvé des  investisseurs. En avril 2019, Simundia a récolté 2 millions d’euros auprès de Kima Ventures (le fonds de Xavier Niel, connu pour son « flair »), FJ Labs et divers business angels. Même montant en octobre 2019 pour Moovone. Ainsi financées, les trois start-up devraient dans les années à venir croître sur un marché porteur.

Lucas Jakubowicz

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