Octave Klaba a créé OVHcloud, leader européen de l’hébergement de sites internet. Itinéraire d’un geek pas comme les autres.

Quarante-quatre ans. 2 200 employés. 1,8 milliard d’euros de fortune personnelle. Autant de données qui convergent vers l’entrepreneur au parcours digne d’un patron de la Silicon Valley. Pourtant, Octave Klaba est bel et bien français. Né en Pologne, sa famile s’installe à Roubaix en 1992.

Fait maison

C’est en 1999, qu’il obtient un diplôme d’ingénieur à l’Institut catholique des Arts et Métiers de Lille et décroche son premier emploi chez Alcatel, où il ne reste qu’un mois. Rapidement, il a rejoint un forum de webmasters au sein de laquelle il partage ses connaissances informatiques avec ses pairs. L’hébergeur américain du site internet de l’association lui signifie qu’il ne peut plus poursuivre sa prestation, celui-ci ayant fait faillite. Curieux, Octave Klaba se rend sur place, au beau milieu de la Pennsylvanie, afin de visiter les installations. Surprise, il y trouve une cabane et trois ordinateurs. Il se dit qu’il peut faire mieux.. C’est le début d’OVH, entreprise qui le fera entrer dans le cercle fermé des 50 plus grandes fortunes de l’Hexagone.

Croissance fulgurante

Le nom d’OVH, aujourd'hui OVHcloud, est un bel exemple de story telling. Pour certains, il signifie « On vous héberge », mais selon certains initiés,  il ‘agirait du pseudo « Oles Van Herman », utilisé par Octave Klaba sur les forums. Son projet lancé, l’expansion est en marche. Les serveurs devenant de plus en plus nombreux mois après mois, le jeune entrepreneur a besoin de plus d’espace. Il loue un temps un local à Paris, rue Amelot.  Celui-ci lui a été proposé par Rani Assaf, l’homme de confiance d’un certain Xavier Niel. Le développement d’OVH se poursuit rapidement et le problème de place persiste. Le fondateur de Free lui octroie un prêt sur dix ans pour acquérir les locaux qu’il recherche. Octave Klaba le rembourse en deux ans. L’entrepreneur conceptualise tout, de la modélisation des lieux, à la disposition du mobilier. Son père ­Henryk, également ingénieur, met au point un système de refroidissement des serveurs via un pompage de l’eau située 50 mètres sous terre. La facture d’électricité d’OVH est ainsi divisée par quatre, tout comme celle des copropriétaires de l’immeuble.

Dans le grand bain

Le passage de l’entreprise familiale à la licorne s’amorce en 2016, lorsqu’OVH acquiert la division cloud du leader américain VMware. Alors que la famille a toujours souhaité s’autofinancer, elle ouvre le capital de l’entreprise à KKR et TowerBrook cette même année. Les deux fonds injectent 250 millions d’euros et l’entreprise est valorisée à plus d’un milliard d’euros, la famille conservant 80 % de son capital. Bien que déjà présente en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Canada et à Singapour, la PME roubaisienne s’implante au pays de l’Oncle Sam pour devenir un géant mondial.

Yacine Kadri 

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