SoftBank : une IPO très médiatique à 23,5 MD$
La politique de forte médiatisation engagée par le groupe japonais SoftBank lors de l’introduction en Bourse de sa filiale dédiée aux télécommunications aura porté ses fruits : avec 23,5 milliards de dollars levés, il s’agit de la deuxième plus grosse IPO de l’histoire de la finance mondiale (juste derrière l’e-commerçant chinois Alibaba et ses 25 milliards). En effet, préalablement à leur cotation sur le Tokyo Stock Exchange, la levée de capitaux de la division « mobile » de SoftBank a fait l’objet de nombreuses publicités sur le territoire nippon. Des spots promotionnels télévisés aux réductions de factures en magasin de produits électroniques, Masayoshi Son avait mis le paquet pour séduire les petits porteurs japonais. Logique, 90 % de l’opération était destinée au grand public. Le patron et fondateur de l’entreprise conservera environ 66,5 % de la société désormais cotée.
SoftBank, la tech d’abord
En ce qui concerne les institutionnels et les banques, l’engouement suscité par l’opération a été bien plus timide. Ils redoutent notamment que cette IPO soit faite dans l’intérêt premier de la holding SoftBank, qui se rêve en leader mondial de l’investissement dans les secteurs technologiques. Preuve en est la récente création du Vision Fund entre Masa Son et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. C’est d’ores et déjà la plus grosse structure de prises de participations dans le numérique au monde avec 100 milliards de dollars de liquidités. SoftBank est ainsi actionnaire, en propre ou par l’intermédiaire de ce super-fonds, de groupes tels que Uber, WeWork, Sprint ou Alibaba. Après quelques jours d’échange, les doutes se sont matérialisés en Bourse puisque l’action de la division télécom a perdu 15 points et plusieurs milliards de capitalisation.
FS