Deux nouveaux associés par an en 2010, 2011 et 2012 : le cabinet indépendant Courtois Lebel tient la cadence, accompagnant une croissance soutenue et un développement contrôlé.
La belle croissance de Courtois Lebel
Béatrice Labboz et Hervé Gabadou ont pris la suite de Sébastien Robineau et Philippe Courtois à la tête du cabinet en mai dernier. Un poste d’associés dirigeants vécu non pas comme une promotion mais comme une sorte de «?service civique?», une tâche consacrée à la collectivité. Tous les associés sont amenés à gérer un jour Courtois Lebel. Le binôme s’attache à présent à poursuivre le travail de leurs prédécesseurs, ce qui a permis au cabinet, créé en 1969, de poursuivre un rythme de croissance rapide. «?Nous gérons le cabinet à la manière d’une PME, explique Béatrice Labboz, avec pour objectif de continuer à grandir intelligemment.?»
L’ouverture au financement immobilier
Le cabinet vient ainsi d’accueillir un spécialiste des investissements immobiliers, Arnaud Moutet. Ancien de chez puis Gide Loyrette Nouel, où il a exercé durant six ans aux côtés des associés parmi les plus emblématiques du cabinet (Frédéric Nouel, Éric Martin-Impératori et Renaud Baguenault de Puchesse notamment), il rejoint à présent Courtois Lebel pour y créer le département immobilier et financement. Il est accompagné d’un de ses collaborateurs, Aubry Chapuis. Cette opération est l’aboutissement d’une volonté de longue date des associés d’offrir à leurs clients corporate un service tourné vers l’immobilier. Béatrice Labboz, associée corporate, revient sur cet objectif : «?Lors d’un colloque en Tunisie en fin 2011, je me suis rendu compte que mes clients étaient de plus en plus tournés vers l’investissement real estate, délaissant les marchés financiers. Les produits immobiliers sont très demandés par notre clientèle étrangère mais aussi française. Il semblait donc important de faire venir à nos côtés un spécialiste.?»
Arnaud Moutet, expert en transactions immobilières et en financements immobiliers, est donc porteur de synergies entre les associés du cabinet, particulièrement avec ceux du département corporate/M&A. Et l’important, devant les clients, «?c’est de pouvoir présenter une équipe soudée et harmonieuse, explique Hervé Gabadou. Nous sommes très attentifs à la personnalité des avocats que nous accueillons pour que la cohésion et les synergies puissent toujours dominer au sein du cabinet.?» Les jeunes associés, qu’ils soient cooptés ou recrutés, débutent d’ailleurs tous leur intégration par le statut d’associés en industrie, une période durant laquelle le nouvel associé pourra s’intégrer au groupe, développer les synergies sur les dossiers, élargir sa clientèle et ainsi prouver sa capacité à participer à la croissance du chiffre d’affaires.
Renforcement du private equity
Le département corporate s’est également renforcé grâce à l’arrivée de Géraud de Franclieu, arrivé en septembre?2012, en même temps qu’Arnaud Moutet. Jusqu’à présent composée de trois associés et de six collaborateurs, l’équipe est à la fois tournée vers les PME innovantes du côté de Sébastien Robineau, les grands groupes, les institutions financières et les assurances grâce à Béatrice Labboz et les investisseurs étrangers notamment sous la direction de Frédéric Cohen.
Géraud de Franclieu renforce le pôle grâce à son expertise en opérations de haut de bilan. Le cabinet bénéficie pleinement de son positionnement du côté des fonds de private equity et des managers de sociétés sous LBO. Passé par chez Allen & Overy puis STC Partners, Géraud de Franclieu est spécialiste des management packages, des levées de fonds, des opérations d’acquisition, de cession et de restructuration. Il poursuit ainsi le développement du département corporate/M&A de Courtois Lebel.
L’IT comme moteur
Aux côtés de ce pôle corporate solide, l’équipe informatique & réseaux de Courtois Lebel est une des plus importantes du marché pour ses effectifs. Sous la direction d’Hervé Gabadou, qui exerce en IT depuis plus de vingt ans, l’équipe comprend deux autres associés, Cédric Frenel et Arnaud Tessalonikos, tous deux cooptés respectivement en 2008 en 2010. Ils s’appuient sur six collaborateurs. Si le corporate représente environ 40?% du chiffre d’affaires du cabinet, l’IT le suit de près, avec plus de 30?%. Courtois Lebel marque ici la différence.
La matière se décline en secteur d’activités. À partir d’un socle commun en conseil et en contentieux, chacun des membres du département développe ses particularités. Correspondant informatique et libertés, Arnaud Tessalonikos bénéficie d’une expérience à la fois dans d’importants cabinets français et en tant qu’avocat indépendant. Hervé Gabadou est particulièrement tourné vers la conduite juridique de projets informatiques internationaux et d’opérations d’outsourcing. Cédric Frenel dispose d’une solide expérience dans la négociation des contrats techniques et dans le domaine de la sécurité des systèmes d’information. Ils peuvent compter sur l’appui de Bruno Martin, qui n’est pas directement affilié au pôle IT, en contentieux des marques et des licences dans le secteur de la distribution, sur les dossiers de droit économique et en droit pénal des affaires.
L’IT est ainsi souvent le point d’entrée du cabinet dans les appels d’offres en matière de marchés publics informatiques pour l’État.
Synergies
Les associés peuvent également s’appuyer sur le département contentieux et droit commercial. Philippe Courtois, le fils de Pierre Courtois, associé fondateur, est tourné vers les grands groupes français. Il intervient sur leurs contentieux, particulièrement à l’étranger. Philippe Courtois et Bruno Martin interviennent notamment sur les contrats commerciaux, le règlement extrajudiciaire des litiges et les ruptures des relations commerciales.
Dans sa recherche d’une complémentarité idéale entre les associés pour assurer le meilleur service aux clients, le cabinet dispose également d’une expertise en droit fiscal sous la direction de Romain Pichot, arrivé en décembre?2010. Il met son expérience de plusieurs années chez Natixis puis chez Allen & Overy au service du cabinet pour chercher des solutions fiscales pour les entreprises, les institutions bancaires et financières. Il intervient sur un panel très large de secteurs d’activités, avec une prédilection pour les services financiers et le secteur immobilier. L’interaction avec l’arrivée d’Arnaud Moutet est à nouveau évidente.
En social, enfin, le cabinet pallie le départ de Nicolas Sauvage (pour l’américain Reed Smith) par l’arrivée de Kim Campion. Ancien de chez Moquet Borde (devenu Paul Hastings), Latournerie Wolfrom & Associés puis Eversheds, il permet au cabinet d’intervenir sur les aspects sociaux des opérations de fusions-acquisitions ou de restructuration d’entreprise.
L’international
30% du chiffre d’affaires global du cabinet est réalisé à l’international et les associés comptent bien développer ce pourcentage. Frédéric Cohen pilote le réseau Alfa International auquel est affilié le cabinet. L’association, américaine à l’origine en 1980, est rapidement devenue mondiale. Courtois Lebel est également adhérent de l’AEL (l’Association of European Lawyers) qui compte trente-huit cabinets européens. Elle permet aux associés de créer et d’entretenir des relations de best friends fidèles en Europe. Le cabinet est donc très tourné vers l’international. Béatrice Labboz, par exemple, a développé une clientèle en Afrique du Nord (grâce au partenariat avec le cabinet tunisien Mrabet Avocats notamment) et au Moyen-Orient, des liens qu’elle pense bien consolider grâce à l’arrivée d’Arnaud Moutet.
L’équipe IT, enfin, est très active au sein d’ITechLaw, un réseau de cabinets spécialisés. Hervé Gabadou y préside le comité outsourcing et a créé l’outsourcing law group avec cinq cabinets européens en Allemagne (Noerr), au Royaume-Uni (Morrison & Foerster), au Danemark (Gorrissen Federspiel), en Italie (Orsingher Avvocati Associati) et aux Pays-Bas (Kennedy Van der Laan). L’objectif de ce laboratoire d’idées à la frontière du juridique et du consulting est de trouver des solutions pour faciliter la vie des clients du cabinet.
Pragmatisme
Fort d’une reconnaissance de longue date sur le marché et d’une solide organisation interne, Courtois Lebel passe brillamment les difficultés. «?Nous faisons du pragmatisme, par opposition au dogme, une valeur fondamentale du cabinet, explique Hervé Gabadou. Nous sommes pragmatiques tant dans l’approche de nos métiers que dans les réponses que nous apportons à nos clients.?» Le cabinet développe ainsi des solutions innovantes pour ses clients. «?Nous partons souvent d’une technologie et nous en déduisons le système juridique applicable?», précise-t-il.
C’est aussi cet état d’esprit qui favorise le détachement des collaborateurs dans les entreprises clientes du cabinet. Les associés privilégient la proximité avec leurs clients et l’apprentissage du métier par les plus jeunes, au risque de les perdre. Y renoncer pour faire obstacle à leur choix de carrière ne correspondrait pas à la philosophie du cabinet. Cela va bien à Courtois Lebel qui accueille et encourage les profils éclectiques. Béatrice Labboz a successivement exercé à la COB, au Crédit lyonnais et à la Caisse des dépôts et consignations, Romain Pichot est un ancien de chez Natixis, etc. Pour preuve encore, le cabinet, aujourd’hui pluridisciplinaire, était à l’origine fondé sur le droit fiscal. Courtois Lebel, qui va vers ses cinquante ans d’existence, n’est pas près de ralentir son rythme de croissance.