Les plus grandes révolutions viendront de la manipulation de l’ADN.
Repousser les limites de la vie
Si l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, notre temps en bonne santé, lui, a commencé à stagner au cours de ces dernières années. Autrement dit, notre durée de vie s’allonge, mais elle n’évite pas un amoindrissement de sa qualité.
Prédire pour mieux guérir
Les futures découvertes devraient changer la donne. Les scientifiques ambitionnent désormais de prédire les maladies. L’analyse de l’ADN et de son génome est une première voie. Le cas très médiatisé de l’actrice Angelina Jolie qui s’est fait retirer ses ovaires pour s’éviter un probable cancer en est le parfait exemple.
Mais ce n’est pas le seul moyen. De nombreux laboratoires travaillent sur des nanoparticules capables de détecter des maladies. L’idée est de faire circuler dans le sang des particules nanoscopiques pour mesurer les changements biochimiques annonciateurs d’une tumeur ou d’une crise cardiaque par exemple. Dans cette course, c’est Google X Life Sciences, la filiale du groupe californien destinée aux sciences de la vie, qui est le plus en avance. En 2014, elle indiquait déjà travailler sur un prototype et chercher des partenaires pour lancer des essais cliniques. Ce type de technologie nécessite également des avancées conséquentes dans le big data du corps humain. C’est pourquoi, Google X Life Sciences a aussi lancé une étude scientifique appelée Baseline Study. Son objectif ? Déterminer ce qu’un individu sain signifie sur le plan moléculaire et cellulaire. De cette façon, les nanoparticules pourront déceler toutes les anomalies.
ADNmania
Parfois, prédire n’est pas suffisant. Les chercheurs tentent donc de réparer. Dans ce domaine, la biologie synthétique est porteuse de projets fous. Maintenant que l’ADN est déchiffré, il est possible de le copier, de le couper voire de le réécrire. Austen Heinz, fondateur de Cambrian Genomics, a mis au point une imprimante laser capable de fabriquer des millions de brins d’ADN en simultané pour produire des séquences génétiques à la carte pour 10 000 fois moins cher que les technologies existantes. Son ambition est de pouvoir imprimer à volonté de l’ADN. Bien sûr, il est encore loin de pouvoir assembler un génome entier. Mais pour lui, ce n’est qu’une question de temps. Bientôt, l’homme sera capable de corriger les défauts génétiques de l’embryon, guérir les maladies en réécrivant l’ADN défectueux ou repousser l’âge de la mort en intervenant sur les télomères.
100 $ : c’est le prix que coûtera le séquençage d’un génome en 2030, contre trois milliards de dollars pour le premier dans les années 1990 et 1 000?dollars aujourd’hui.
Encore une fois, Google n’est pas loin : Larry Page, l’un de ses fondateurs, a créé la filiale Calico (pour California Life Company). Dotée d’un budget de plus de cent millions de dollars par an, cette société ambitionne tout simplement de repousser les limites de la mort. À moins que la nature en décide autrement. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la résistance des bactéries aux antibiotiques est devenue inquiétante : le monde pourrait s’acheminer vers une ère post-antibiotique, où des infections courantes pourraient à nouveau tuer. L’horizon de ce scénario catastrophe ? 2050.
V.P.
Le point de vue de Christian Joachim, chercheur au CNRS.
Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Dans la matrice des médias".
Prédire pour mieux guérir
Les futures découvertes devraient changer la donne. Les scientifiques ambitionnent désormais de prédire les maladies. L’analyse de l’ADN et de son génome est une première voie. Le cas très médiatisé de l’actrice Angelina Jolie qui s’est fait retirer ses ovaires pour s’éviter un probable cancer en est le parfait exemple.
Mais ce n’est pas le seul moyen. De nombreux laboratoires travaillent sur des nanoparticules capables de détecter des maladies. L’idée est de faire circuler dans le sang des particules nanoscopiques pour mesurer les changements biochimiques annonciateurs d’une tumeur ou d’une crise cardiaque par exemple. Dans cette course, c’est Google X Life Sciences, la filiale du groupe californien destinée aux sciences de la vie, qui est le plus en avance. En 2014, elle indiquait déjà travailler sur un prototype et chercher des partenaires pour lancer des essais cliniques. Ce type de technologie nécessite également des avancées conséquentes dans le big data du corps humain. C’est pourquoi, Google X Life Sciences a aussi lancé une étude scientifique appelée Baseline Study. Son objectif ? Déterminer ce qu’un individu sain signifie sur le plan moléculaire et cellulaire. De cette façon, les nanoparticules pourront déceler toutes les anomalies.
ADNmania
Parfois, prédire n’est pas suffisant. Les chercheurs tentent donc de réparer. Dans ce domaine, la biologie synthétique est porteuse de projets fous. Maintenant que l’ADN est déchiffré, il est possible de le copier, de le couper voire de le réécrire. Austen Heinz, fondateur de Cambrian Genomics, a mis au point une imprimante laser capable de fabriquer des millions de brins d’ADN en simultané pour produire des séquences génétiques à la carte pour 10 000 fois moins cher que les technologies existantes. Son ambition est de pouvoir imprimer à volonté de l’ADN. Bien sûr, il est encore loin de pouvoir assembler un génome entier. Mais pour lui, ce n’est qu’une question de temps. Bientôt, l’homme sera capable de corriger les défauts génétiques de l’embryon, guérir les maladies en réécrivant l’ADN défectueux ou repousser l’âge de la mort en intervenant sur les télomères.
100 $ : c’est le prix que coûtera le séquençage d’un génome en 2030, contre trois milliards de dollars pour le premier dans les années 1990 et 1 000?dollars aujourd’hui.
Encore une fois, Google n’est pas loin : Larry Page, l’un de ses fondateurs, a créé la filiale Calico (pour California Life Company). Dotée d’un budget de plus de cent millions de dollars par an, cette société ambitionne tout simplement de repousser les limites de la mort. À moins que la nature en décide autrement. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la résistance des bactéries aux antibiotiques est devenue inquiétante : le monde pourrait s’acheminer vers une ère post-antibiotique, où des infections courantes pourraient à nouveau tuer. L’horizon de ce scénario catastrophe ? 2050.
V.P.
Le point de vue de Christian Joachim, chercheur au CNRS.
Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Dans la matrice des médias".