En moins d’un siècle, l’industrie musicale a vécu simultanément la transition du physique au numérique, celle du PC au mobile et celle du téléchargement au streaming. Pourtant les experts s’accordent à le dire : la révolution audio n’a pas encore eu lieu.
À écouter les audiophiles, c’est la plus grande innovation depuis des décennies. Pierre-Yves Calmel, cofondateur et président de Devialet, a révolutionné le monde de la hi-fi en mettant au point une nouvelle technologie baptisée Analogic Digital Hybrid (ADH) qui a métamorphosé l’amplification du son. C’est en 2007 que la start-up française crée le buzz avec le D-Premier, son premier ampli de luxe à 12 000?euros. Un prix qui en dit long sur la perfection sonore garantie par le fabricant. Si l’entrée de gamme est aujourd’hui à 4 990?euros, la tendance sera demain à la démocratisation de la haute qualité. Le lancement du premier «?dock?» nomade connecté – le Phantom – a déjà posé les jalons d’une mini-révolution auditive.

Puissance émotionnelle décuplée

Bien moins cher que les amplis audiophiles de la marque (1 650?euros), cette enceinte sans fil pesant dix kilos pour une puissance de 750 Watts ou 3 000 Watts restitue le son tel qu’il a été capté. Côté design, sa forme ovoïde permet une écoute omnidirectionnelle. Protégée par soixante-dix-sept brevets, la technologie a de quoi satisfaire les audio-technophiles en quête de perfection. Et ce n’est que le début assure Quentin Sannié : «?La première génération de puce intégrant notre technologie d’amplification révolutionnaire a été miniaturisée jusqu’à ne plus mesurer qu’un centimètre.?» Demain, les générations 2 et 3 de ces puces pourraient donc se retrouver intégrées à des ordinateurs, des téléviseurs ou des téléphones. «?La technologie de haut-parleur sera incommensurablement supérieure à ce qui existe aujourd’hui?», confirme le cofondateur de Devialet.

12 milliards de titres ont été écoutés sur les plates-formes de streaming audio en 2014, soit une progression de 40?% en un an.

En 2050, le son de nos télévisions pourrait par exemple être généré par l’écran, devenu une surface déformable imperceptible à l’œil nu. Un changement susceptible de transformer en profondeur la puissance émotionnelle d’un objet de sonore. À l’instar de la musique live dont la portée pourrait être décuplée en étant secondée par des machines. C’est le pari de Quentin Sannié. L’entrepreneur croit à la participation des objets intelligents, connectés et interactifs dans la composition des œuvres musicales.

Spark et Blitzr : de l’usage du partage

Pour Pierre Anouilh, cofondateur de Blitzr, «?l’enjeu de demain est de délivrer une expérience à la fois panoramique, unifiée et sur-mesure de la musique?». Face à l’hyper fragmentation de l’offre, cette toute jeune start-up propose une technologie capable de référencer précisément l’ensemble des artistes musicaux présents sur le Web.

Partager et découvrir seront les deux fers de lance des usages de demain. L’application Spark – spécialement dédiée à la technologie Devialet – permet d’accéder de manière centralisée à toutes les sources musicales (iTunes, Qobuz…). «?Spark, c’est la même fonction qu’avoir une guitare autour d’un feu de bois, compare Quentin Sannié, vous interagissez en même temps sur une playlist qui devient un objet virtuel partagé.?» Un must de convivialité, une valeur qui sera au cœur des technologies comme des habitudes de consommation de la musique de demain.

E.V.

Le point de vue de Quentin Sannié, cofondateur de Devialet.

Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050".

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