Karl-Friedrich Scheufele, vice-président de Chopard, l’un des rares groupes horlogers et joailliers indépendants, est aussi un de ces chefs d’entreprise cultivent depuis toujours son goût pour le beau et le bon, au point d’en faire son second métier. Cet hédoniste également vigneron a fait l’acquisition du Château Monestier La Tour. Un magnifique domaine situé sur une petite colline protégée en plein cœur du Périgord, non loin de Saint-Émilion. Il nous parle de cette belle aventure.
Karl-Friedrich Scheufele, (vice-président de Chopard) : "Pendant dix ans, nous avons avancé dans la viniculture de façon réfléchie"
Décideurs. Comment avez-vous découvert le Château Monestier La Tour ?
Karl-Friedrich Scheufele. Je suis un grand amateur de vin, ma femme et moi avons exploré plusieurs régions en France avant de tomber sous le charme de Monestier et de son château. Un jour, par des amis qui connaissaient notre projet, nous avons été informés qu’une belle propriété était en vente en Dordogne. Il nous a suffi de deux visites pour nous décider. Pourtant, nous n’avions pas vraiment pensé à cette région et notre équipe à Genève n’était pas convaincue en apprenant notre acquisition. Ils auraient préféré une appellation plus réputée telle que Bordeaux ou Bourgogne, mais nous avons eu un véritable coup de cœur.
Combien de temps aura été nécessaire pour la restauration du domaine dans son ensemble ?
Après l’acquisition du domaine en 2012, nous avons effectivement investi beaucoup de temps, et pas mal de moyens, pour amener le vignoble au stade actuel. Nous avons par exemple construit de nouveaux bâtiments d’exploitation, un cuvier, un chai à barriques et une tisanerie, qui ont été achevés en 2016, et nous sommes passés en biodynamie avec une certification bio en 2018. Pendant dix ans, nous avons avancé de façon réfléchie. D’ailleurs, le choix de la biodynamie est l’une de mes plus grandes fiertés. D’abord parce que les ressources de la nature doivent être utilisées avec précaution, et ensuite parce qu’un vin n’a pas besoin de chimie pour être bon.
Buvez-vous du vin à chaque repas ?
Non, mais nous ne manquons aucune occasion d’en déguster entourés de la famille, de nos amis ou d’autres passionnés. Le vin appelle avant tout au partage.
Propos recueillis par Hervé Borne