Roman, photo, histoire… Pour entrer de bon pied dans la nouvelle année, voici quatre ouvrages incontournables.
Livres : les immanquables de janvier
Les infiltrés
Les Grecs et les Romains pratiquaient l’espionnage. À la Renaissance, rois et seigneurs s’y adonnaient également. Dans son nouvel ouvrage (le 170e !), l’historien et écrivain spécialiste de la Seconde Guerre mondiale Dominique Lormier brosse le portrait de vingt-trois agents secrets qui ont changé le cours de l’histoire du XXe siècle ou auraient été en mesure de le faire s’ils avaient été écoutés. Infiltrés au sein de l’armée allemande et proches de personnalités du pays, « les services secrets français auraient pu jouer un rôle considérable dans une possible défaite allemande dès 1940 » si les informations de Hans-Thilo Schmidt avaient été prises au sérieux. Les Alliés, les nazis et les Soviétiques disposaient dans leurs rangs d’hommes et de femmes, parfois courageux, souvent sans états d’âme, portés par la religion, l’idéologie, voire par l’appât du gain. Au-delà des fantasmes qu’ils peuvent convoquer, découvrez la véritable histoire de Clara, l’espionne italienne, les dessous de l’affaire du Rainbow Warrior ou celle de Jacques, espion et nageur de combat. Suspense garanti.
L’espionnage de 1940 à nos jours, Dominique Lormier, Alisio Histoire, 208 pages, 19,90 euros
Itinéraire littéraire
Originaire de Calcutta, Shumona Sinha apprend le français à 22 ans avant de s’installer cinq ans plus tard à Paris où elle devient officiellement assistante d’anglais dans des collèges de Créteil. Officieusement, elle « s’enivre » de la capitale. L’écrivaine raconte comment le français est devenu sa « langue vitale » et pourquoi il lui est « désormais impossible de concevoir sa vie dans une autre langue ». Malgré la parution de cinq romans et de plusieurs anthologies de poésies, l’auteure conserve l’image de romancière exotique avec tout ce que cela peut engendrer de sexisme. Son itinéraire donne envie de scruter chaque mot pour y trouver ce qui se cache dessous mais aussi de redécouvrir des poètes hexagonaux, voire pourquoi pas de se lancer dans la lecture d’auteurs bengalis, qui ont également jalonné son itinéraire littéraire.
L’autre nom du bonheur était français, de Shumona Sinha, Gallimard, 208 pages, 19 euros
Dernières photos avant les barreaux
L’année 1954 marque une rupture dans l’histoire de la justice. C’est la fin de l’époque bénie où photographes et cameramen pouvaient œuvrer lors des audiences. Durant plusieurs décennies, de nombreux procès historiques ont été photographiés : ceux du capitaine Dreyfus, des tueurs en série Landru et Petiot, du Maréchal Pétain. Pour exploiter ces archives, les éditions Gründ ont fait appel au grand reporter Caroline Pigozzi et à l’avocat Jean-Yves Le Borgne qui a notamment défendu Carlos Ghosn, Joey Starr ou Éric Woerth. Si le duo laisse parler les images, il revient, sans sensationnalisme, sur le contexte historique, le déroulement des affaires, les remous suscités. À la clé, un ouvrage susceptible de plaire à un large public allant des professionnels du droit aux passionnés d’histoire ou de photographie.
Accusé levez-vous ! de Caroline Pigozzi et Jean-Yves Le Borgne, Grund, 39,90 euros
La terre vue d’en haut
Après avoir passé dans l’espace plus de 396 jours, le spationaute Thomas Pesquet sort son troisième ouvrage, un recueil de photographies prises depuis la Station spatiale internationale lors de la mission Alpha. Il montre notre planète sous toutes ses coutures, telle que nous ne l’avons jamais vue. Déserts, mers, villes, chaque cliché nous rappelle un peu plus à quel point la Terre est précieuse mais aussi fragile. Véritable appel à la prise de conscience face à l’urgence climatique, ce livre réalisé en partenariat avec l’Agence spatiale européenne (ESA) et dont les droits d’auteur sont reversés aux Restos du cœur, est également un témoin de notre humanité commune.
La Terre entre nos mains, de Thomas Pesquet, éditions Flammarion, 417 pages, 39 euros
Marine Fleury, Olivia Vignaud, Lucas Jakubowicz