American Express France a atteint la 4ème place du classement « Best workplaces France 2024 » dans la catégorie 250 à 1000 salariés. Ludovic Valtier, directeur des ressources humaines France et Scandinavie, livre son point de vue sur ce statut et sur les nouveaux enjeux de bien-être au travail.
Ludovic Valtier (American Express) : "Le burn-out et la santé mentale ne sont pas tabous"
Décideurs. Il y a consensus aujourd’hui autour du fait que le bien-être des collaborateurs est vecteur de performance économique. Parmi les dispositifs RH que vous mettez en place au sein des équipes, quels sont ceux que vous priorisez ?
Ludovic Valtier. Les collaborateurs et collaboratrices sont vraiment au cœur de nos préoccupations. En la matière, nous souhaitons chez "Amex" adopter une approche holistique qui embrasse le développement de carrière, le bien-être, la santé physique, la santé mentale et la santé financière. Être désignés "Best Workplaces" nous conforte dans l’idée que nous allons dans la bonne direction. Pour nous, il est important de mettre l’accent sur l’accompagnement de carrière. Pour ce faire nous nous basons sur quatre grands axes. En premier, la performance : American Express cherche à développer le plein potentiel des collaborateurs tout en se focalisant sur les objectifs à atteindre. En tant que filiale d’une entreprise américaine, notre culture est imprégnée des notions du parler ("speak up") et du retour ("feedback"), qui n’impliquent pas nécessairement la hiérarchie. Nous encourageons vivement les équipes à chercher le feedback et à collaborer entre elles. Cette notion du reflect, de la réflexion, permet de meilleures performances. L’apprentissage ("learning") fait aussi partie des grands axes. Je mets un point d’honneur à encourager la curiosité, qui permet de lutter contre le repli sur soi-même. Le dernier axe concerne le "connect". Il est essentiel de développer son réseau pour renforcer son influence au sein de l’organisation. Si le collaborateur est capable de construire et d’étendre son réseau, son influence et les opportunités qui vont s’offrir à lui vont augmenter. Nous communiquons énormément sur cet aspect.
Le taux de burn-out a rarement été aussi élevé. Comment prenez-vous soin de la santé mentale des salariés ?
American Express se préoccupe du bien-être de ses équipes. Nos politiques RH portent sur la santé physique, la santé financière et surtout sur la santé mentale. Quand une entreprise comme la nôtre arrive en quatrième place du palmarès "Best Workplaces France 2024", elle doit prendre certaines responsabilités. Chez nous, les sujets comme le burn-out ou les risques psychosociaux ne sont pas tabous, ce qui rend le dialogue plus facile. Pour évoquer ces questions, nous organisons des webinaires et faisons venir des intervenants. Plus concrètement, nous avons mis à disposition des collaborateurs et de leur famille une cellule d’écoute psychologique anonyme (Healthy Minds), ouverte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Nous nous voulons réactifs sur ces sujets.
L’hybridation des organisations de travail a apporté une grande flexibilité aux équipes, mais elle peut engendrer certains RPS. Quel regard portez-vous sur ces mutations du monde du travail ?
Amex s’efforce de s’adapter en permanence. Par exemple, au début de la crise sanitaire et du passage au télétravail en continu, nous avons mis moins d’une semaine à généraliser le dispositif à l’ensemble de nos effectifs. Pendant la période des Jeux olympiques de Paris à venir, nous proposerons également à nos équipes de travailler intégralement à distance. Nous préférons anticiper afin que le moment venu, nos collaborateurs puissent travailler tranquillement chez eux plutôt que de perdre trop de temps dans les transports.
American Express cultive aussi un certain équilibre entre le travail à la maison, vecteur de flexibilité, et les interactions en personne. Elles font notre histoire et notre force. Pour nous, il est important de se retrouver au bureau, de brainstormer et de nourrir le mythe de la machine à café.
Propos recueillis par Lisa Combe