Le développement des talents se trouve au cœur des engagements de Thales afin de répondre aux exigences d’excellence technologique nécessaires pour proposer des produits et solutions innovantes à leurs clients des secteurs de la défense, de l’aérospatial et de l’identité et sécurité numériques. La question de la formation est cruciale face à ce défi.
Agnès Daloglou, Head of Global Operations Learning&Culture (Thales) : "Nos équipes innovent quotidiennement des profondeurs des océans jusqu’aux confins de l’espace et du cyberespace"
Nous prévoyons, en 2023, d’embaucher 12 000 personnes. La bataille des talents reste un enjeu majeur. Il est donc fondamental d’upskiller les nouvelles recrues et de leur apprendre les modes opératoires spécifiques à nos activités. La place du learning se trouve renforcée aujourd’hui du fait des départs à la retraite et le transfert de savoirs de nos sachants est essentiel. Nos métiers sont au cœur de la transformation de la société. Nos équipes innovent quotidiennement, aussi bien dans les profondeurs des océans qu’aux confins de l’espace et du cyberespace. Nous intervenons sur des projets d’envergure allant du sous-marin au satellite. Adresser ce panel de compétences est indispensable.
Pour ce faire, notre offre de formations se structure autour de deux catégories d’académies qui répondent à cette diversité. L’une porte sur nos produits et systèmes et la seconde est sous l’axe de nos 18 familles professionnelles.
Nos 1 500 formateurs internes en France constituent ainsi des ressources clés. Nous leur proposons un accompagnement pédagogique et ils font partie du réseau animé par les équipes learning.
Est-ce un élément d’attractivité pour les candidats ?
Tout à fait. Neuf nouveaux entrants sur dix viennent chez Thales pour apprendre. La diversité des champs d’application, des produits et des technologies est assez unique pour favoriser l’apprentissage. Notre attractivité s’inscrit dans un objectif commun : "Learn every day, in every way, in a one Thales culture", un continuum permanent de l’apprentissage.
Nous travaillons ainsi avec les équipes Talent et Acquisition pour mettre en valeur la formation auprès de candidats potentiels, notamment à travers notre nouvelle "employee value proposition" qui repose sur trois piliers : "Notre savoir-faire technologique" au service de la société, "Notre attention portée à l’équilibre des collaborateurs" au cœur de notre culture pour favoriser leur réussite, et "La richesse de nos parcours professionnels" qui nourrit notre expertise collective, pour servir une ambition : construire un avenir de confiance, un monde plus sûr, plus vert, plus inclusif.
La formation fait également partie de notre expérience d’onboarding dans le but de sécuriser le collaborateur entrant en lui expliquant l’environnement dans lequel il va évoluer, ce qui donne du sens à son intégration et les clés pour comprendre nos métiers.
Des programmes sélectifs sont proposés dès leur arrivée. Un graduate programme adapté à chaque profil permet d’accélérer la prise de poste et de favoriser la mobilité plus rapidement sur un autre poste. En outre, il existe des parcours sélectifs internes pour les salariés déjà en poste, ou encore des parcours sélectifs externes.
"Nous développons l’apprentissage en situation de travail : 'Working is learning, learning is working'"
Comment assurez-vous l’engagement des équipes sur les sessions de formation ?
Il n’est pas toujours facile de mobiliser les salariés sur des sessions de formation car ils sont pris par leur activité. En revanche, quand ils repartent, ils sont ravis ! La crise sanitaire a également eu un impact sur les habitudes des salariés qui ont parfois du mal à sanctuariser du temps pour la formation à distance. Avec l’introduction des classes virtuelles et de plus en plus de parcours digitaux, nous observons un nouvel engouement pour la formation depuis l’an dernier.
Nous faisons face à de nouveaux comportements auxquels il est important de s’adapter.
La technique du blended nous permet de tisser du lien grâce à l’animation de communautés en amont et en aval des sessions pour faire vivre un apprentissage interactif et dans la durée.
Notre second levier d’engagement consiste à créer de la rareté comme puissant incitatif. Par exemple, lorsque nous faisons savoir qu’il n’y aura que trois sessions pour une formation, les postulants craignent de rater une opportunité.
En parallèle, nous proposons des temps d’apprentissage en commun au travers des learning moments, et développons l’apprentissage en situation de travail : "Working is learning, learning is working".
Nous avons également mis en place une plateforme LMS mondiale qui propose des contenus transverses et des contenus locaux. L’utilisation de la data est également nécessaire pour ajuster tous les déploiements ainsi que la qualité des formations. L’évaluation y joue d’ailleurs un rôle clé.
Vous accordez une place fondamentale à la formation en leadership : pour quelles raisons ? Est-ce que cela concerne tous les salariés ?
Depuis deux ans, Thales dispose d’un nouveau leadership model qui repose sur trois piliers : "Think big, Make it happen, Together", afin d’imaginer demain et de le réaliser tous ensemble. La réussite collective est basée sur ces comportements qui sont d’ailleurs objectivés, comme le souligne le président de Thales, Patrice Caine qui déclarait : "Je ne vous demande pas de changer mais de travailler sur comment vous le faites."
Ce leadership model s’adresse à tout le monde. Nous avons construit une offre de learning sous la forme d’un ebook en accès libre partout dans le monde de façon illimitée. Celui-ci permet à chacun de "mesurer" son propre positionnement au regard de ses compétences et ainsi d’identifier celles qu’il souhaite développer. Les compétences du leadership model doivent être comprises et incarnées par chacun des collaborateurs, et ce, dès leur arrivée.
Le learning est un sujet majeur pour nos collaborateurs. Nous souhaitons aussi jouer un rôle qui va au-delà de Thales. Pour nos clients, nous construisons des programmes dans le monde entier. Pour la société, nous sommes engagés aussi dans la scolarisation de jeunes femmes en Afrique par exemple. En France, de nombreux salariés de Thales forment dans les universités et les écoles ; ils font ainsi rayonner Thales pour contribuer à l’éducation.
Propos recueillis par Clara Elmira