La Banque centrale européenne annonce, ce jeudi 6 juin, une première baisse de ses taux d’intérêt directeurs de 4 % à 3,75 %. Une bouffée d’air frais pour l’économie française alors que l’inflation sur le Vieux-continent est repartie à la hausse, à 2,6% au mois de mai 2024.

C’était un secret de polichinelle, mais la BCE a bien abaissé ses taux d’intérêt directeurs. Le taux de dépôt passe de 4% à 3,75% tandis que ceux de refinancement et de facilité de prêt marginal vont atteindre 4,25% et 4,5% contre respectivement 4,5% et 4,75% auparavant. Elle avait atteint en septembre 2023 ces plus hauts taux historiques depuis sa création en 1998. Cette décision intervient avant celles attendues de la Banque d’Angleterre et surtout de la Réserve fédérale américaine (FED).

L’inflation, qui est passée de 2,4% en avril à 2,6% en mai 2024, n’a pas découragé les membres du Conseil des gouverneurs de l’institution. Selon la majorité des économistes, ce rebond ne devrait pas empêcher une baisse prochaine des prix à la consommation, sous l’objectif des 2 %, fixé par Christine Lagarde, contre les 10,6 % observés en octobre 2022.

Une baisse suivie d’un calme plat ?

Alors que la majorité des acteurs économiques privés attendent cette baisse, parfois avec des espoirs démesurés, celle-ci ne devrait pas entraîner une avalanche de recadrages successifs. Si le marché prévoyait en début d’année six baisses en 2024, des voix dissonantes au sein de la BCE se sont manifestées. Ainsi, le gouverneur de la Banque de France appelle à "une liberté sur le timing" de ces ajustements, le président de la banque centrale allemande plaide, lui, pour ne pas être "en pilote automatique".

La relance, encore atone des économies européennes, sera quoi qu’il en soit, tributaire des prochaines décisions de la BCE. L’important restera de veiller à ne pas relancer une inflation susceptible de repartir au galop ou de ne pas influencer défavorablement un marché de l’emploi toujours fragile.

Tom Laufenburger