Formé chez Kaminski et Vey & Associés, Dylan Slama s’installe. Le pénaliste, qui exerce à la croisée des chemins entre le droit pénal et le droit pénal des affaires, a ses sujets de prédilection : cybercriminalité et bitcoins.

Dylan Slama ouvre Slama Avocats, un nouveau cabinet consacré au droit pénal et au droit pénal des affaires. Après plus de cinq ans passés dans deux cabinets phares du secteur, l’avocat, qui a prêté serment en 2017, se sentait "mûr et prêt" à découvrir l’indépendance. C’est chez Kaminski que ce titulaire d’un master 2 en droit public des affaires obtenu à la Sorbonne a fait ses armes. L’occasion, pour le jeune avocat, de travailler sur des dossiers de droit pénal des affaires, de taxe carbone, de financier. Ce sont trois années "intenses, avec beaucoup d’autonomie". Il devient le cinquième secrétaire de la Conférence promotion 2020 et envisage déjà de se lancer en solo. Un appel le fera changer d’avis : Dylan Slama est approché pour rejoindre le cabinet Dupond-Moretti et Vey, qui devient Vey & Associés juste avant l’arrivée de Dylan Slama – Éric Dupond-Moretti venait de rendre la robe pour rejoindre la chancellerie. Là encore, Dylan Slama fait beaucoup de droit pénal des affaires et développe son activité en parallèle, en pénal et en pénal des affaires, grâce à la Conférence. 

Pédagogie

Ses dossiers se trouvent souvent à "la croisée des chemins entre ces deux matières". L’avocat, qui constate une hausse des affaires liées à la cybercriminalité et aux bitcoins, représente notamment plusieurs personnes physiques victimes d’extorsion de bitcoins. Bitcoins qui, observe-t-il, sont d’ailleurs de plus en plus utilisés dans le financement du terrorisme. Blanchiment, demandes de rançon, cybercriminalité… L’avocat voit finalement "les mêmes méthodes de pénal s’appliquer en pénal des affaires, même si ce n’est pas la même délinquance. Les méthodes des enquêteurs dans des affaires de délinquance financière ressemblent à celles utilisées en matière de délinquance classique." Une fois que les acteurs institutionnels et privés auront acquis le réflexe judiciaire, les prochaines années pourraient être celles de grands procès en cybercriminalité, selon lui. 

Ses clients, personnes physiques ou morales, l’ont suivi chez Slama Avocats. Pour l’heure, le pénaliste accompagne surtout des particuliers et des petites entreprises. Une clientèle qui a vocation à évoluer : Dylan Slama a déjà exercé dans des dossiers concernant de grandes entreprises. Pour l’avocat, "l’installation donne une disposition mentale différente. Je me sentais à l’aise dans mon précédent cabinet, mais je crois qu’être seul me fait penser davantage, de nouer des relations avec d’autres avocats et d’échanger des dossiers." De renforcer sa présence dans les médias, aussi. Il a récemment signé une tribune sur la présomption d’innocence dans le JDD et s’est fixé cinq principes à respecter quand il apparaît sur un plateau télévisé. "Je trouve important de faire de la pédagogie pour permettre aux citoyens de comprendre la justice. Elle se rend au nom du peuple français." L’avocat pense aussi à s’entourer : il veut accueillir un stagiaire et un collaborateur junior spécialisé en cybercriminalité. Et, pourquoi pas, dans un ou deux ans, un nouvel associé qui ferait du droit de la presse et du droit civil. Le pénaliste tient à préserver l’ADN de son cabinet, bâti sur la rigueur, l’excellence et la confiance du client : "Il y a un triptyque essentiel : relationnel, résultats et réactivité."

Olivia Fuentes

Crédit photo : Philip Corsant-Colat

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