Fini le temps où l’investisseur privé était cantonné aux marchés cotés et à l’immobilier. Il est désormais possible de profiter des performances du private equity institutionnel grâce à de nouveaux acteurs. Entretien avec Sassan Golshani, directeur du développement chez Peqan.
Sassan Golshani (Peqan) : "Il n'y a pas de démocratisation du private equity sans une plateforme numérique digne de ce nom"
Décideurs. Pouvez-vous présenter Peqan ?
Sassan Golshani. Notre proposition de valeur repose sur trois piliers : la qualité de nos solutions d’investissement, la technologie de notre plateforme numérique et la force de notre réseau de distribution composée de professionnels du patrimoine. En effet nous sélectionnons des fonds primaires, des fonds secondaires et des opportunités de co-investissements, qui seront ensuite logées à l’intérieur de fonds conçus et gérés par notre société de gestion. Pour une opportunité seule, c’est un feeder, pour plusieurs opportunités, c’est notre programme millésimé de fonds de fonds.
L’intégralité du processus de souscription est faite de façon numérique à travers une plateforme propriétaire qui a été développée en amont de la société de gestion. Nous sommes en cela « digital native ». Toute la chaîne de valeurs - distributeur, dépositaire, client final - relativement longue et complexe, est gérée par cette plateforme, qui dispose d’une interface évolutive afin de rendre le processus de gestion beaucoup plus souple pour tous les intervenants et d’éviter les erreurs humaines. C’est un outil indispensable qui participe à la démocratisation du private equity.
Qu'est-ce qui distingue Peqan des autres plateformes d'investissement ?
Nous sommes avant tout une société de gestion agréée qui dispose d’un outil technologique propriétaire. Notre volonté est de proposer aux épargnants français des produits non cotés de qualité institutionnelle, sur toute la gamme des actifs privés : private equity, infrastructure, dette privée. Le but est d’offrir une grande diversification : sectorielle, géographique, par taille d’entreprise et multi-gestionnaire, à travers des fonds millésimés et une gamme de feeders. L’offre est adaptée aux contraintes des investisseurs privés et accessible à moins de 100 000 euros. Par ailleurs, nous disposons d’une offre spécifique pour des distributeurs qui souhaitent créer des produits réservés à leur réseau et clients.
Que doit savoir un investisseur privé intéressé par le private equity ?
Il faut pouvoir se familiariser avec un nouveau vocabulaire, être capable de s’engager sur dix ans et comprendre le processus des appels successifs. Les fonds de private equity ne fonctionnent pas comme les fonds Ucits traditionnels, avec en outre cet aspect d’illiquidité, indépendamment des risques habituels propres à la classe d’actifs. La démocratisation du private equity doit reposer sur une technologie puissante et une connaissance des risques spécifique à cette classe d’actifs. Cependant, c’est bien le temps long qui permet d’accéder à son potentiel de performance. Un gérant de private equity dispose en général de quatre ans pour déployer le capital, avant de le redistribuer à partir de la cinquième année. Nous ne sommes qu’au début de l’expansion de cette classe d’actifs qui grâce à leurs caractéristiques de diversification, de décorrélation et d’impact seront de nature à séduire les épargnants français.
Quelles sont les prochaines étapes pour Peqan ?
Sachant qu’il n'y a pas de démocratisation du private equity sans une plateforme numérique digne de ce nom, nous allons faire évoluer notre outil afin de renforcer ses fonctionnalités et le rendre complètement mobile, omnicanal et nomade pour le distributeur. Nous réfléchissons également à la mise en place de la liquidité sur notre plateforme. Par ailleurs, l’internationalisation est en cours pour nous ouvrir à des marchés limitrophes comme le Luxembourg et la Suisse. Nous voulons d’autre part dépasser le cadre du private equity pur, pour nous imposer comme un acteur donnant accès à des solutions d'investissement sur l’ensemble des actifs privés.
Propos recueillis par Marc Munier