Associée depuis 2022 au sein du prestigieux cabinet Hughes Hubbard, Marie-Agnès Nicolas, à la voix posée et réfléchie, a tracé sa route avec précision et atteint les sommets en un temps record. Portrait d’une success-story à la française.
Marie-Agnès Nicolas, la femme des affaires
Rien ne la prédestinait à une carrière dans une firme internationale de premier plan. Marie-Agnès Nicolas, "partner at Hughes Hubbard & Reed" n’est pas ce qu’on appelle une avocate du sérail. Personne n'a prêté serment dans son entourage familial. Sa réussite dans le monde exigeant des cabinets d’affaires internationaux, elle la doit à autre chose. Sa mère cheffe d’entreprise lui a donné le goût de l’effort, qualité indispensable pour venir à bout des études de droit. De ce côté-là, l’avocate spécialiste de la compliance et du contentieux des affaires, a entrepris très tôt de réaliser un parcours d’élite. Dès sa première année, elle prend la filière internationale de la faculté de droit de Saint-Maur-des-Fossés. Elle poursuivra son cursus à la Sorbonne, à l’université de Sheffield Hallam puis à Science Po où il lui arrive aujourd’hui d’enseigner.
Marie-Agnès Nicolas a compris avant tout le monde ce que la compliance à la sauce américaine signifiait
Son côté "bonne élève" a su s’épanouir. Malgré tout, le sésame indispensable pour entrer dans le monde fermé des cabinets anglo-saxons lui manque encore à la fin de ses études. Et c’est à l’occasion d’un job étudiant – elle est vendeuse chez GAP – qu’un soir, sur les champs Élysée, la jeune femme échange quelques mots avec une cliente de ce quartier chic qui a sans doute perçu son potentiel. Cette cliente providentielle sera sa porte d’entrée à l’OCDE où Marie-Agnès effectuera un stage au sein de la division anticorruption. L’anticorruption deviendra sa marotte et le cœur de son activité dix ans plus tard.
Petit tour et puis s’en va
Passée par deux mastodontes aux standards de travail exigeants : Freshfields Bruckhaus Deringer, puis Shearman & Sterling, la jeune juriste intègre en 2010 l’antre de la finance internationale, la banque Lazard. Mais c’est chez Hughes Hubbard & Reed qu’elle rejoindra la même année en tant qu’avocate collaboratrice qu’elle trouvera un lieu à la hauteur de ses aspirations. Il faut dire que Marie-Agnès Nicolas a compris avant tout le monde ce que la compliance à la sauce américaine signifiait. Formée très tôt dans sa carrière dans une firme américaine de premier plan aux programmes de conformité, aux enquêtes internes comme aux enquêtes du Department of Justice outre-Atlantique ou de l’Agence française anticorruption, l’avocate fait aujourd’hui partie de la crème de la crème dans le domaine.
Cheffe d’entreprise…
Pour celle qui "aime que les choses soient bien faites" , le tournant que son association en 2022 a représenté dans sa carrière a été décisif. Elle n’y est d’ailleurs pas arrivée par hasard. Marie-Agnès Nicolas est une femme d’objectifs. Avec cette association, son âme de cheffe d’entreprise peut enfin s’exprimer. Elle parle avec conviction de l’importance qu’elle donne à la qualité du service qu’elle veut rendre à ses clients, tant sur la forme que sur le fond. Aucun snobisme dans sa démarche, l’avocate qui prend plaisir à regarder la Grande Vadrouille croit à la méritocratie pour elle comme pour ses équipes. "Si tout le monde doit être sur le front, j’y serai aussi". Ce qui ne l’empêche pas de voyager. Pérou, Philippine, Thaïlande, Vietnam, Brésil… Sur son temps personnel, la femme d’affaires se met en quête de spots préservés de surf, son péché mignon.
… et cheffe d’orchestre
La transparence et l’éthique comme fer de lance, la jeune associée sait aussi avoir de la poigne. Orchestrer les ego dans des dossiers complexes avec toujours en ligne de mire la sacro-sainte satisfaction de ses clients, l’avocate en a l’habitude. Mais ce qui frappe le plus quand on lui parle, c’est son calme et la précision avec laquelle elle choisit ses mots. Une impression de grande solidité. Un côté régalien. Quand on lui demande si la politique la tente, elle répond qu'elle ne ferme pas la porte, mais garde pour elle ses ambitions futures. Un parcours à suivre sans aucun doute.
Mathilde Aymami