Sylvain Humeau (GARF) : « Nous ne sommes pas là pour faire du business »
Décideurs. Pourquoi adhérer au Garf ?
Sylvain Humeau. Le Garf est une communauté de professionnels de la formation en entreprise. Nous ne sommes pas là pour faire du business mais pour échanger des idées et des outils qui répondent aux besoins des responsables formation. Le Garf permet de « sortir la tête de l’eau » à des moments où nous sommes sous pression et où nous manquons de recul. Nous y développons notre réseau. Le responsable formation peut parfois se sentir seul au sein de la DRH. Nous entendons des phrases comme : « Tu es le spécialiste, je te laisse faire. » Or il est important de se rappeler que le pouvoir, c’est le partage ! C’est en échangeant avec nos pairs et l’ensemble des collaborateurs notamment que nous sommes le mieux à même de traiter les problématiques auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement.
Quelles sont les actions menées par votre association ?
Cela fait trois mois que j’ai pris le relais de l’ancien résident. J’ai été surpris d’entendre que le Garf était une association un peu vieillotte, manquant de dynamisme. Cela ne me fait pas plaisir mais nous devons en tenir compte et travailler pour que cette image appartienne au passé. Pour ce faire, nous mettons l’accent sur l’offre de services à destination des adhérents. Un nouveau groupe dédié au digital learning doit être notre « laboratoire d’expérimentation ». Nous venons d’intégrer la licence à Kelixto, le portail Internet de Centre Inffo, permettant de rechercher une offre de formations correspondant à notre besoin, au bon endroit et au bon moment. Une veille juridique complète devrait être livrée tout prochainement, intégrée dans le montant de l’adhésion. Nous avons également pour projet de développer une application de micro-learning, destinée aux vingt groupes du Garf, afin de constituer une bibliothèque des savoirs. Enfin, nous avons ouvert fin avril le premier groupe dédié aux professionnels de la formation des trois fonctions publiques (collectivités territoriales, État, hospitalière). Il s’agit d’une nouvelle étape visant à atteindre notre objectif stratégique d’être l’association référente des acteurs de la formation dans la sphère privée comme publique.
L’édition 2016 du baromètre Garf Formation cerne les effets de la dernière réforme de la formation professionnelle et l’évolution des pratiques. Quels sont les résultats de cette étude ? Quel est l’avis des acteurs de la formation sur cette réforme ?
Force est de constater que la prise en main de cette réforme par les entreprises est variable selon les dispositifs. Si l’entretien professionnel semble avoir bien été intégré à la politique RH des entreprises, il n’en est pas forcément de même pour le CPF. Notre dernier baromètre a montré que 80 % d’entre elles ne sont pas à l’aise avec les listes de formations éligibles au CPF et que leurs salariés ne sont pas autonomes. À mon sens, un réel effort de simplification serait le bienvenu, aussi bien pour le salarié qui doit créer son compte et réaliser sa demande de formation en ligne que pour le responsable formation qui doit vérifier si ses actions de formation sont éligibles aux financements mutualisés.
Propos recueillis par Roxane Croisier