La business partner
Alors que certaines voix se sont élevées contre cette nomination considérant qu’elle plaçait le ministère du Travail du côté du « patronat », Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, a dès hier salué la compétence de la nouvelle ministre en estimant sur France Info que son arrivée était « plutôt rassurante », ajoutant que « Muriel Pénicaud est quelqu'un de direct, qui dit les choses et qui a une connaissance à la fois technique et politique des dossiers ».
« Une connaissance à la fois technique et politique des dossiers »
Bien entendu, les DRH, de leur côté se réjouissent. Joint par téléphone, Jean-Paul Charlez, président de l’Association nationale des DRH (ANDRH), a tenu à saluer l’action positive et constructive de Myriam El Khomri. Il a ajouté que la désignation d’une ancienne DRH était à ses yeux « forcément positive, d’autant que Muriel Pénicaud a toujours été proche de notre association ».
« L’arrivée d’une ancienne DRH au ministère du travail est nécessairement positive »
Discours sur la méthode
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec Myriam El Khomri, Muriel Pénicaud a précisé que « Les transformations dont le pays a besoin ne pourront se faire que dans le dialogue social. J'aurai à cœur d'être à l'écoute des partenaires sociaux et je suis fière de pouvoir participer à l'intérêt général. » L’accent mis sur la consultation des syndicats est loin d’être anodin tant les premiers jours de la présidence Macron sont marqués par le débat sur le recours aux ordonnances pour la réforme du droit du travail. On sait que beaucoup, y compris le nouveau garde des Sceaux François Bayrou, ont pris position en faveur d’une concertation avec les partenaires sociaux. On ne devrait pas tarder à savoir si le choix de placer un acteur de la société civile à la barre de l’une des réformes phares du quinquennat, aura ou non pour effet de sensibiliser le gouvernement aux vertus du dialogue social.
« J’aurai à cœur d’être à l’écoute des partenaires sociaux »
En ouverture en mars dernier du Printemps des Universités d’entreprise – USpring*, Muriel Pénicaud citait Winston Churchill « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge.». Un adage volontariste qui l’accompagne sans doute à l’heure où nous écrivons ces lignes dans ses premiers pas en qualité de ministre du travail.
* Organisé le 28 mars 2017 par Leadersleague et dont BPI Group est le partenaire fondateur
Marie-Hélène Brissot
Un CV sans faute
Après avoir été, de 2002 à 2008, membre du comité exécutif de Dassault France, elle a exercé en tant que directrice générale des ressources humaines de Danone, de 2008 à 2013. Une entreprise réputée pour sa politique RH et ses actions en faveur de la qualité de vie au travail. L’ancienne DRH connait aussi les rouages du ministère de la rue de Grenelle. Elle a été conseillère de Martine Aubry sur les sujets de formation de 1991 à 1993 et est co-auteur d’un rapport commandé par le gouvernement Fillon sur le bien-être et l’efficacité au travail. À la tête de Business France depuis sa création en 2015, alors sous la tutelle du ministère de l’Économie dirigé par Emmanuel Macron, elle a œuvré pour la promotion de l’attractivité du territoire français auprès des investisseurs internationaux.