Barbara Marazia, DRH Groupe, Pichet « La transformation digitale doit être l’affaire de tous »

Décideurs. Quelles sont les missions prioritaires qui vous ont été confiées à votre arrivée au sein du groupe Pichet??

Barbara Marazia. Il y a deux chantiers principaux?: accompagner la croissance d’une part, et la digitalisation d’autre part. Le développement du groupe m’a beaucoup attirée car je suis une entrepreneuse dans l’âme. Bien que l’entreprise connaisse une croissance exponentielle et une diversification de ses activités, nos dirigeants souhaitent maintenir une culture de proximité, allant de pair avec la nature familiale du groupe. La croissance nécessite par ailleurs la mise en place d’une nouvelle politique RH.

Et s’agissant de l’accompagnement de l’accélération digitale??

Nous avons lancé un plan stratégique digital à 3 ans, qui sera soutenu à la fois par un plan de formation managérial et par un plan de communication transverse. Cette transformation doit être l’affaire de tous. L’objectif est vraiment que chacun soit acteur du projet et en comprenne le sens. Si les collaborateurs ne perçoivent pas l’intérêt de la digitalisation, cela ne fonctionnera pas.

Quels sont les écueils à éviter dans ce processus??

La digitalisation ne doit pas faire oublier la proximité physique et verbale. J’en ai expérimenté les dérives dans le secteur de l’informatique. Lorsqu’il y a une utilisation à outrance des outils, la communication entre manager et collaborateur s’appauvrit?; outre le fait que lorsque l’on pose une question et que la réponse systématique devient « allez voir sur l’outil », on se sent un peu seul, un peu perdu, puis on finit par se lasser de chercher. Cela finit par avoir un impact sur la qualité du travail car il nous faut avancer malgré tout… mais finalement sans la bonne information.

Rencontrez-vous des difficultés pour recruter les personnes devant accompagner cette transformation??

Non, pas vraiment. Notre siège social est à Bordeaux, qui est une ville très attractive. Nous avons donc la chance de trouver de très bons profils digitaux, facilement.

Plus généralement, comment appréhendez-vous la gestion des besoins de recrutement??

Nous venons de mettre en place une nouvelle organisation au plus près des métiers du groupe. La gestion du recrutement reste classique pour une bonne raison, qui est que nous ne rencontrons pas de difficulté particulière pour attirer les talents. Nous sommes très connus dans la région. À titre d’exemple, nous étions sur un forum de Pôle emploi la semaine dernière… et nous avons reçu entre 800 et 1?000 CV en deux jours et demi?!

Comment l’entreprise conçoit-elle son ancrage territorial??

L’entreprise est née en Gironde il y a 30 ans, ce qui explique notre présence régionale très marquée. Notre ancrage territorial passe par la réalisation d’opérations emblématiques, comme la construction du premier écoquartier du bassin d’Arcachon, « Les Portes du Pyla », mais également par les différentes activités culturelles, sportives, caritatives soutenues par notre fondation d’entreprise. Et puis nous privilégions toujours l’emploi local en faisant travailler des entreprises régionales ou les filiales régionales de grands groupes.

Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot