Les Mad Skills, nouveaux vecteurs de différenciation à l’embauche
Les entreprises rompent avec une vieille tradition du recrutement du « candidat type ». Au lieu d’un profil de « bon petit soldat » qui suit les instructions à la lettre, les recruteurs cherchent désormais le collaborateur qui dérange et qui peut même être agaçant pour remettre en cause de manière permanente leurs process internes.
Cette méthode de recrutement par l’originalité des compétences est très développée dans la Silicon Valley, comme le montre cette offre d’emploi publiée par l’entreprise californienne Weave : « Votre parcours contribue à notre richesse. Anciens membres de l'équipe de France de ski, de hockey et de concours de saut d'obstacles, coureurs de marathons et d'ultra-trails, écrivains, musiciens, choristes ou encore diacres sont autant de profils qui illustrent notre diversité ».
Les entreprises, qui se trouvent souvent dans une phase clé à l’heure de la digitalisation de l’économie, se doivent d’avoir dans leurs équipes un personnel ayant une forte appétence pour l’innovation, en plus d’une grande adaptabilité au changement d’environnement. C’est pourquoi les candidats mad skilled sont tant recherchés.
Où les trouver ?
Mais pour recruter ces talents atypiques, plus question du traditionnel duo CV/entretien de recrutement. Les mots en vogue sont plutôt « cooptation », par les réseaux sociaux notamment, et « hackathon ». Ce dernier consiste à confier un problème à des développeurs durant une journée et à récompenser ceux ou celles qui parviennent à le résoudre le plus rapidement. Intel a, par exemple, lancé en 2015 son hackathon sous le nom de « IoT Roadshaw ».
Pourtant, le bénéfice du recrutement d’un profil original n’est pas automatique. Dès son arrivée, l’entreprise doit créer un environnement favorable à son épanouissement, lui donner un espace pour qu’il puisse exprimer sa créativité. Si nécessaire, l’entreprise devra même bouleverser sa structure hiérarchique et ses coutumes pour accueillir dans les meilleures conditions le nouvel arrivant. Reste à savoir si les multinationales sont aujourd’hui prêtes à faire ces sacrifices.
E.M