Jean-Louis Louvel (Groupe PGS) : « Il est primordial de préparer les employés »
Décideurs. Avez-vous déjà pensé à cé- der votre entreprise?
Jean-Louis Louvel. Quand on a fondé une entreprise qui fonctionne bien, c’est difficile d’envisager sa cession. La fibre entrepreneuriale nous pousse à faire face aux difficultés. Lorsque celles-ci sont extrêmes, alors l’ouverture partielle du capital est possible mais j’espère n’avoir jamais à le faire. Le rêve de tout père entrepreneur est de pouvoir léguer un jour sa société à ses enfants pour pérenniser l’activité familiale.
Décideurs. Certains dirigeants sont parfois contraints de revendre leur groupe. Que pensez-vous de ce cas de figure ?
J.-L .L. Il n’est pas toujours possible de transmettre l’entreprise aux membres de sa famille. Dans ce cas, je suis favorable à la cession. Il vaut mieux accepter de vendre à une société qui permettra à l’affaire familiale de continuer à exister plutôt que de s’obstiner et couler l’entreprise. Parfois le marché est trop contraignant pour pouvoir continuer seul, il faut l’admettre et tout tenter pour éviter la déroute à la société. Dans un autre contexte, vendre son entreprise peut également être un aboutissement souhaité. Dans ce cas alors, l’opération est tout sauf un échec.
Décideurs. En tant que P-DG et actionnaire de votre groupe, quels sont selon vous les éléments à prendre en compte pour gérer une cession en bonne et due forme?
J.-L. L. Ce qui est important, c’est l’anticipation. Dès que l’on constate qu’il n’est pas possible de continuer, il faut réagir rapidement. Plus l’entreprise et ses actionnaires s’y prennent tôt, plus ils seront en bonne position pour choisir le repreneur. Par ailleurs, il est primordial de préparer les employés en amont, surtout si l’effectif est important. En effet, le changement d’actionnaire et de dirigeant peut déstabiliser le personnel. Donner le temps aux salariés de se préparer aux changements est donc une étape à ne pas négliger.
Décideurs. On dit souvent que rester dans une configuration familiale représente un grand défi. Qu’en pensez-vous ?
J.-L. L. J’ai tendance à penser que rester familial est plutôt un avantage. Certes, il est parfois difficile pour des groupes tels que le nôtre de s’adapter aux nouvelles technologies ou encore de s’internationaliser, mais nos atouts sont ailleurs. Nous sommes proches de nos clients et avons une liberté totale pour établir des stratégies sur le long terme. Un avantage indéniable, pour construire de bonnes relations avec les banques comme avec les actionnaires minoritaires. Par ailleurs, notre structure met l’accent sur les valeurs humaines. Chez PGS, tous les collaborateurs sont associés au capital de l’entreprise. Une force qui nous permet de les motiver et ainsi d’améliorer nos performances.
Propos recueillis par R.T.