Un Xavier Bertrand qui parle comme un président, un RN qui fait une nouvelle fois chou blanc, une abstention record : voici les principaux éléments à retenir de ce second tour.

Hauts-de-France : Xavier Bertrand veut "faire président"

Xavier Bertrand a remporté son pari : être reconduit largement à la tête de sa région, faire baisser le Rassemblement national, montrer que l’union de la gauche ne fonctionne pas forcément. Tout en assumant des ambitions présidentielles. Le second tour a tout du plébiscite pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy qui remporte 52,7% des suffrages, loin devant le RN de Sébastien Chenu (26%) et la liste d’union de la gauche menée par l’eurodéputée verte Karima Delli qui était pourtant parvenue à réunir tout ce que la gauche compte de forces dès le premier tour : EELV, PS, LFI, PCF, Génération.s… Pour 21,4%.

Moins de dix minutes après la proclamation des résultats, Xavier Bertrand, en direct de son fief de Saint Quentin, s’est lancé dans un discours qui ressemble à celui d’un candidat à l’Elysée. Il a notamment déclaré son "envie d’aller à la rencontre de tous les Français". Se présentant comme le candidat des "classes moyennes et des classes populaires", il a esquissé quelques slogans programmatiques tels que la "République des territoires", "faire en sorte que le travail paie à nouveau" ou "ne laisser personne calomnier la France".

Paca : "Caramba, encore raté" pour le RN

C’était la seule région gagnable pour le parti de Marine Le Pen. Les derniers sondages estimaient son candidat Thierry Mariani au coude à coude avec le front républicain mené par Renaud Muselier, président de droite en exercice. Renaud Muselier, qui se revendique du gaullisme remporte largement le second tour avec 56,8% des voix. Il fait même mieux que Christian Estrosi face à Marion Maréchal en 2015.

Ile-de-France : Valérie Pécresse indétrônable

Donnée largement favorite, Valérie Pécresse a tenu son rang. La candidate de droite obtient 45,5% des suffrages, une hausse toutefois légère par rapport aux 43,8% de 2015. Cette faible croissance est probablement liée à la liste LREM de Laurent Saint-Martin (10,5%). Côté RN c’est la soupe à la grimace pour Jordan Bardella qui avec 11% fait moins bien que son prédécesseur Wallerand de Saint-Just en 2015.

"Je resterai à l'écoute des franciliens sans aucun sectarisme" promet Valérie Pécresse qui se réjouit de la victoire sur "une gauche qui a perdu sa boussolle républicaine"

Rhône-Alpes Auvergne : le retour en grâce de Laurent Wauquiez ?

Large victoire pour Laurent Wauquiez qui récolte 56% des voix, soit 16 points de plus qu’en 2015. Principale victime ? Le RN mené par Andréa Kotarac, ancien Insoumis. Le parti d’extrême droite est à 11%, soit deux fois moins que lors des dernières régionales. La liste EELV-PS de Fabienne Grébert est créditée de 33,2%. Il s’agit d’un score en faible recul par rapport aux 36,84% de 2015. C’était alors le président sortant Jean-Jack Queyranne qui était tête de liste. De quoi permettre à l’ancien patron de LR, contraint à la démission après des européennes 2019 calamiteuse, de revenir au centre du jeu ?

Nouvelle-Aquitaine : Alain Rousset réélu sans surprise

Depuis 1998, Alain Rousset règne sur la région Aquitaine, qui a incorporé le Limousin en 2015. Place à la continuité puisque le socialiste est reconduit avec 39% des suffrages devant la candidate RN Edwige Diaz (19%). EELV est à 14,5, soit un score égal à Nicolas Florian tête de liste LR qui avait perdu les municipales bordelaises. Grosse déception pour la majorité présidentielle incarnée par Geneviève Darrieussecq : 13%.

Bourgogne Franche-Comté : rien ne change

Cette région était l'une de celle où le RN voyait les choses en grand. Verdict : ça a fait pshiit. Avec 25% des voix, Julien Odoul fait moins bien que Sophie Montel six ans plus tôt (31,5% au second tour). De quoi assurer à la présidente sortante, la socialiste Marie Guite Dufay une confortable réelection. La liste LR de Gilles Platret se classe en troisième position avec 24,3%. Le Marcheur Denis Thuriot recule entre les deux-tours (de 11,7% à 9,7%).

Pays de la Loire : la gauche perd son pari

C’était l’une des rares régions qui pouvait basculer à gauche. Elle restera à droite. Christelle Morançais garde son siège avec 46,3% des voix. Matthieu Orphelin député ex-LREM à la tête d’une liste regroupant écolos et socialistes réalise une contre-performance que les sondages n’ont pas vu venir : 34,6% des voix. Résultats très décevants également pour la majorité présidentielle puisque François de Rugy est sous la barre des 10% (8,3%). Hervé Juvin plafonne à 10,8%.

Centre-Val de Loire : le rêve brisé de la majorité

Ça passe pour le président sortant François Bonneau et son alliance de gauche plurielle sous l’égide du PS. Avec 38,6%, il devance nettement le challenger LR Nicolas Forissier (23%) ainsi que le RN d’Alexandar Nikolic (22,4%). Le Modem Marc Fesneau, très enraciné localement était avant le premier tour le principal "espoir" de la majorité. Las, il ne récolte que 16%.

La Normandie reste centriste (mais pas macroniste)

Pour ce second tour, Hervé Morin, président en lice pour un second mandat menait un large rassemblement : LR, UDI, Modem. Le tout pour 44,2%, soit une confortable avance sur Mélanie Boulanger (PS-EELV-Générations) 26%. Le centriste Hervé Morin a surement siphonné de nombreuses voix LREM. Nicolas Bay perd 7 points entre 2015 et 2021, sa liste RN passant de 27% à 20%.

Occitanie : Carole Delga, présidente la mieux élue de France

Grosse performance pour Carole Delga qui garde sa région à gauche avec 57,5% des suffrages en se privant du soutien de LFI. Jean-Paul Garraud, figure de proue de la dédiabolisation du RN est à 23,9% tandis que le LR Aurélien Pradié est à 18,3%.

LJ

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