Alors que la 23ème édition du SIMI ouvre ses portes mardi 10 décembre 2024, nous revenons avec Aminata Sy, directrice du salon, sur les nouveautés de cette cuvée 2024 du grand rendez-vous de l’immobilier français.

Décideurs. Pourriez-vous revenir un peu sur votre historique ainsi que sur celui du Simi ?  

Je suis arrivée sur le Simi en 2006 en tant que commerciale, puis j’ai progressé de manière assez classique, devenant directrice commerciale puis directrice du salon à partir de 2009.

Le Simi lui-même fête cette année ses 23 ans et il a bien changé depuis ses débuts, où l’acronyme signifiait « Salon Immobilier Île-de-France » ! C’était un plus petit événement : il n’occupait qu’un seul hall et accueillait les promoteurs et les brokers franciliens. Il s’est ensuite bien développé et surtout bien diversifié. Il représente désormais tous les types d’actifs sur tout le territoire français. C’est d’ailleurs le seul salon de l’industrie immobilière ou tous les territoires envoient des exposants. Beaucoup de régions ou de communes sont présentes, et d’ailleurs nombre d’élus viennent sur les stands pour promouvoir leurs territoires.

Et cette diversité se retrouve dans les types d’actifs. Les grands prix du Simi en sont un bon exemple : à l’origine, ils ne se concentraient que sur le secteur de l’immobilier de bureau, mais ils couvrent aujourd’hui des catégories comme la logistique ou les logements. Nous nous sommes toujours adaptés aux évolutions des usages, et c’est encore plus vrai depuis quelques années et la crise du Covid. Par exemple, la catégorie « Immeuble neuf de plus de 10 000 m² » n’est plus un grand prix cette année. Le bâtiment, qu’il soit résidentiel, de bureau ou même hôtelier a de nouveaux usages et nous, au Simi, sommes là pour représenter tous ces changements.

Les crises sont également des occasions pour les professionnels, et nous mettons en avant les innovations et les nouveaux acteurs, tout particulièrement ceux qui sont liés aux enjeux climatiques. Cette année nous aurons 420 exposants, 120 conférences et nous attendons 25 000 visiteurs.

Quelles sont les innovations de cette édition ?

Cette année, nous avons construit le salon autour de quatre grands enjeux : le climat, la biodiversité, l’intensité des usages et pour finir le financement. Autant de sujets qui font que nous avons accordé une grande place aux sociétés et projets innovants. Nous avons également la volonté d’ouvrir l’événement à un public de non habitués. Pour cela, nous avons monté un partenariat avec le Medef pour attirer de nouveaux visiteurs. Ces derniers seront guidés par la mise en place de parcours de visite thématiques. Au nombre de dix, et couvrant des sujets comme la rénovation, l’investissement ou encore les espaces de travail, ils mêlent conférences, exposants et solutions dans un ensemble cohérent. Le but est d’attirer des dirigeants autres que les directeurs immobiliers et de leur faire comprendre que le Simi leur est aussi destiné.

Nous ne voulons pas nous limiter aux directeurs immobiliers de grands groupes. Aujourd’hui tous les dirigeants ont des projets à 3, 6 ou 9 ans, ils se posent des questions sur des sujets comme la réhabilitation, la décarbonation ou les espaces de travail. Ces parcours sont denses et permettent d’obtenir des retours d’expériences de la part d’une grande variété d’acteurs. Il leur suffira de s’inscrire quand ils récupèreront leur badge pour obtenir une liste de conférences et d’exposants couvrant leur sujet.

Je dirais que ce qui fait la force du Simi est que c’est un véritable rendez-vous pour la communauté, où tout le monde se connaît et se rencontre. Mais c’est aussi un salon de business qui sait s’ouvrir à de nouveaux acteurs. Il y a une véritable porosité entre les exposants et les visiteurs, car tout le monde travaille ensemble, de l’élu des territoires au promoteur en passant par le bureau d’études ou encore la start-up qui expose pour la première fois.

Pour finir, nous innovons aussi sur la forme, avec la construction d’un appartement témoin de 60 mètres carrés en partenariat avec Altarea. C’est un projet un peu fou : il a fallu créer un trois pièces en seulement deux jours, mais qui permet à tous les visiteurs de se sensibiliser sur les enjeux du logement pour les primo-accédants.

Propos recueillis par François Arias