La distribution des services de soins a considérablement évolué ces cinq dernières années, grâce à l’utilisation généralisée des outils numériques. Quelles opportunités cela offre-t-il aux soignants ?

En 2016, le Conseil national de l’ordre des médecins éditait un rapport intitulé "Le médecin dans la société de l’information et de la communication", prenant acte de l’inéluctabilité du sujet : "Nous vivons dans une société de plus en plus avide d’informations sur tous les sujets. La santé et la médecine n’y échappent pas. Elles y tiennent même une grande place."

Les médecins acceptent aujourd’hui de plus en plus l’évaluation des patients à partir du moment où celle-ci est transparente et qu’elle ne se focalise pas de façon trop importante sur les avis négatifs. Les praticiens font fréquemment valoir un manque de temps pour gérer leurs e-réputations, alors même que cette préoccupation est croissante.

D’une e-réputation « punitive » à un argument commercial

Les relations entre les soignants et les soignés dépassent en fait de plus en plus l’épisode de soins. Tout d’abord, il s’agit d’humaniser cette relation, parfois considérée comme trop « technique » autour du corps et des médicaments. Les patients souhaitent ainsi disposer d’une meilleure information préalable à leurs prises en charge. Une fois celle-ci réalisée, les patients expriment de plus en plus des remerciements (ou critiques) qui portent tant sur l’environnement de la prise en charge que parfois sur les soins eux-mêmes. D’autre part, il s’agit de mieux s’orienter dans un système jugé complexe : lisibilité des qualifications et qualités des professionnels, assurance du choix d’orientation, voire influence du choix des autres.

En France, les professionnels de santé étaient soumis à une interdiction totale et générale de publicité jusqu’à un décret du 22 décembre 2020 qui leur permet désormais de médiatiser des informations régulièrement et de mieux communiquer quant à leurs compétences et pratiques.

Pour les professionnels de santé, il s’agit d’une part de mieux transmettre des informations afin de recruter des patients de façon plus ciblée, correspondre avec une communauté de professionnels, ou encore recruter des collaborateurs. D’autre part, les professionnels souhaitent mieux maîtriser leur image en la faisant « monter en gamme » ; elle doit être cohérente avec le statut attendu d’un médecin ou d’un soignant, voire en reprenant possession d’une réputation qui aurait été perturbée par les réseaux sociaux. Les professionnels ont de plus en plus conscience de la nécessité de bouger.

Une nouvelle offre intitulée "projet LaS@ntéPrem"

Les acteurs de la distribution des services de soins répondent aujourd’hui de manière fragmentée aux besoins des professionnels. Depuis 2021, la cabinet nordmann travaille au développement d’une start-up filiale L@SantéPrem autour de la distribution des services de santé.

"Les soignants semblent subir la digitalisation de la société. Or cela facilite leurs relations avec les patients autour du soin. Comment en faire un atout pour les professionnels qui le souhaitent ? C’est l’ambition du projet porté par notre cabinet"

Cette filiale offrira un service de distribution des services de santé. Aucune offre n’intègre aujourd’hui l’ensemble de la chaîne de valeur (communication > orientation > réservation > fidélisation > repositionnement). Les évolutions récentes, d’une part de la réglementation, d’autre part du comportement des patients-consommateurs, génèrent des besoins nouveaux pour les professions de santé.

La phase d’idéation, conduite entre mars et juillet 2021, a permis de stabiliser la réflexion. Notre objectif est d’améliorer la distribution des services de santé, dans un contexte de libéralisation de la publicité des professions médicales depuis décembre 2020. Nous identifions un potentiel de marché, à confirmer, sur un positionnement premium.

La phase de création de la filiale LaS@ntéPrem SAS a été engagée à partir de septembre 2021 pour mettre en place l’entreprise et créer un prototype. Elle se poursuivra à partir de janvier 2022 par le test de différentes versions de l’offre sur le marché, l’adaptation des services et la validation du potentiel de chiffre d’affaires.

Nous proposerons à partir de janvier 2022 à des médecins de ville, soignants, hôpitaux ou cliniques de participer à l’aventure en devenant "bêta-testeurs". Nous développerons gratuitement les outils (textes, photos, vidéos, page digitale, gestion de l’e-réputation, de la médiatisation de l’information, etc.) en échange de leurs retours bienveillants sur notre solution. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus : [email protected].

Sur l’auteur. Jean-Pierre Nordmann est le fondateur des cabinets nordmann et Europeisk Hälsokonsult et de la start-up LaS@ntéPrem. Observateur à la pointe de l’évolution des systèmes de santé depuis seize ans, il conseille différents acteurs dans leurs stratégies et projets : agences de santé, centres hospitaliers, cliniques ou encore start-up.

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