Après un début de carrière en nom propre en Angleterre, Sarah Compani conseille déjà de beaux noms dans les secteurs de la fintech et des cryptoactifs. En 2022, elle rejoint Aleph Avocats, un cabinet boutique parisien. Retour sur la création de leur blockchain desk.

Mars 2022 marque l’arrivée de Sarah Compani chez Aleph en tant qu’associée, mais aussi comme fondatrice et pilier du blockchain desk. Au sein de ce dernier, les savoir-faire des associées Julia Zein et Elsa Sammari, spécialisées respectivement en droit du travail et en contentieux, pallient les problématiques "classiques" que peuvent rencontrer les acteurs de la blockchain. En résultent des processus agiles qui soutiennent l’essor d’entreprises à la pointe des technologies. "À l’instar de nos clients", explique Julia Zein, experte en droit du travail, en droit pénal y afférent et en droit de la sécurité sociale, "nous recherchons ensemble des solutions innovantes, nécessitant parfois de longues sessions de brainstorming avec mes associées."

Un engagement au féminin

Les associées d’Aleph portent des valeurs de partage et d’exigence. Gracieusement, elles enseignent les meilleures pratiques à des fiscalistes concurrentes dans le cadre de l’A3F (Association française des femmes fiscalistes). En coopération avec la Maison des Femmes, Elsa Sammari, œuvre aux côtés de soignants et de multiples professionnels de la justice pour réhabiliter les femmes victimes de violences. Julia Zein, quant à elle, a une activité pro bono auprès de salariés en difficulté, et intervient en qualité d’avocate bénévole du barreau de Paris pour les Bus de la Solidarité.

En plus du DCDG (“Digital Currencies Governance Group”), l’Adan et l’Alliance Blockchain, Sarah Compani appartient à plusieurs réseaux féminins, et comprend l'importance de ces initiatives qui mettent en lien des femmes de la tech. Ainsi, elle s’attache à diffuser les bonnes pratiques de la fintech. En sus de son blog et de podcasts, cette spécialiste des cryptoactifs enseigne notamment dans le cadre de la LCB-FT (lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme), et propose à des étudiants en droit une formation fintech sur un mois.

La tech dans l’âme

À l’image de la lettre "aleph" qui commence plusieurs alphabets, le cabinet ouvre la voie vers les pratiques de demain, parmi lesquelles structuration de tokens, privacy coins et autres jurisprudences du Web3. De fait, il est le premier à accepter les paiements en cryptomonnaies. Complètement sécurisés, ces flux passent par un dépositaire attesté Psan (Prestataire des services numériques), qui filtre les transactions. En toute transparence et légalité, ce mécanisme permet aussi bien de lever des fonds en crypto, que de passer en charge les frais d’avocat. Une différenciation de taille, utile aux start-up, comme aux acteurs étrangers ravis d’opérer sans coûts d’échange.

Cet engouement pour la tech ne passe pas inaperçu. En novembre, le ministère de la Justice a mandaté les trois associées pour une formation interne exclusive sur toute une journée. Au programme : cryptoactifs et métavers. S’il y a de quoi surprendre plus d’un juge ou d’un greffier, il s’agit du quotidien pour Sarah Compani, Julia Zein et Elsa Sammari, dont les missions incluent des cycles de conférences à l’année.

Alexandra Bui

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