Contenus d’actualité : l’Australie oblige les Gafa à rémunérer les médias
C’est une loi décisive que le Parlement australien a adoptée le 25 janvier dernier : un texte qui contraint les géants du secteur du digital à rémunérer les médias en échange de leurs contenus d'actualité. La loi garantira notamment aux groupes de presse en grande difficulté financière "une rémunération équitable en échange du contenu qu'elles génèrent, contribuant ainsi à soutenir le journalisme d'intérêt public en Australie", a affirmé le gouvernement australien.
Éviter un arbitrage contraignant
La législation adoptée, la première de ce type, résulte de plusieurs mois de discussions entre les médias, Google, Facebook et le gouvernement australien. Celle-ci devrait servir de référence au reste du monde, à l’heure où les Gafa font l’objet d’une surveillance accrue de la part des gouvernements pour la diffusion de contenus sur leurs plateformes. Google a déjà négocié des accords, dont le montant s’élève à plusieurs millions de dollars, avec News Corp et Nine Entertainment, les deux principaux groupes de presse australiens. Facebook a d’abord bloqué temporairement les contenus d'actualité sur sa page avant de signer un premier accord avec le groupe Seven West. Ces négociations ayant débouché sur des accords ont ainsi évité aux deux géants du Web de se soumettre à un arbitrage contraignant.
Grâce à cette loi, les médias australiens perçoivent une rémunération de plusieurs millions de dollars tandis que les géants du numérique auront la garantie de ne pas payer des sommes plus élevées que celles convenues avec les médias. Facebook et Google ont déjà promis d'investir chacun environ un milliard de dollars dans les contenus d'actualité pour les trois prochaines années. Ils disposent désormais de deux mois supplémentaires pour conclure d’autres accords.
Il y a quelques mois à peine, la cour d’appel de Paris confirmait la décision de l’Autorité de la concurrence : en application des droits voisins, Google devait entamer des négociations avec les agences et les éditeurs de presse afin de les rémunérer. Au mois de janvier dernier, un premier accord était signé entre Google et l'Alliance de la presse d'information générale (Apig). Un premier pas vers une route encore longue.