Marianne Schaffner, la négociatrice
Elle s’amuse à lister ses dossiers et constate que chacun s’est clôturé par une transaction. Marianne Schaffner s’est inspirée des pratiques américaines pour élaborer ses propres méthodes de négociation. "Je transige la plupart du temps mes dossiers. Ma marque de fabrique : trouver le petit trou de souris par lequel passer pour trouver un accord ou une décision judiciaire favorable, si la transaction n’est pas possible", constate cette ancienne de Linklaters, Dechert et Dentons. Plus jeune, cette avocate venue du Nord voulait travailler dans la recherche pharmaceutique, un univers qu’elle retrouve avec passion dans sa pratique du droit des brevets et des marques. Engagée dans des contentieux de dimension internationale, elle parsème sa carrière de batailles juridiques : elle représente seule le CEA et LG Electronics contre Samsung en 2004, récupère en appel le contentieux opposant Gucci et Guess, "à l’époque le plus important litige de droit des marques, en nombre de pièces et de procédures, que la cour d’appel ait connu", qu’elle transigera et s’oppose à plusieurs opérateurs télécoms dans un conflit relatif à la 3G. Actuellement, elle coordonne, pour une société qui fournit 90 % du haut débit américain, des contentieux en brevets télécoms dans plusieurs juridictions d’Europe.
Depuis, cette militante de la méritocratie cherche à montrer l’exemple. Fière de la diversité de son équipe, elle travaille au renforcement des effectifs en propriété intellectuelle des bureaux de Reed Smith en France et en Europe, puisqu’elle dirige le groupe brevets au niveau européen. Amoureuse de la ville, des automobiles et passionnée par l’art chinois des dynasties Han et Tang, elle consacre beaucoup de temps à l’animation de l’Intellectual Property Law Association lorsqu’elle ne passe pas son temps libre en balade ou dans les musées Guimet et Cernuschi.