Premier cabinet européen indépendant d’analyse et de conseil dans les services informatiques et la transformation numérique, teknowlogy Group, au travers de ses deux marques, CXP et PAC, est présent partout en Europe et aux États-Unis et relie le présent au futur. Ses dirigeants Nadia Idrissi, Thierry Penié et Jérôme Bricout sont convaincus que la transformation numérique, si celle-ci veut être efficace, doit impliquer un vrai changement dans la vie de l’entreprise.

DÉCIDEURS. Quelles sont aujourd’hui les approches des entreprises vis-à-vis de la transformation numérique ?
De nombreuses entreprises ont lancé des programmes ou des initiatives relevant de la transformation numérique, et nous constatons un intérêt croissant pour ces projets. Leur motivation est la recherche de solutions progicielles répondant à des enjeux qu’elles expriment clairement au travers des résultats de notre dernière enquête réalisée auprès de 160 sociétés européennes em­ployant plus de 500 collaborateurs.

Ainsi, 68 % d’entre elles indiquent miser pleinement sur les applications de la "Trans­formation Numérique" pour leur ouvrir de nouveaux "Business Models" du fait de l’in­novation. Tesla ou Amazon en sont un peu leurs modèles, même si elles ne veulent pas le reconnaître aussi ouvertement.

Pour autant, si une majorité d’entreprises an­nonce, s’être engagée dans la transformation numérique, de l’ordre de 80 % environ – en­quête CSA 2021, il faut savoir en relativiser le niveau d’implication et le résultat, qui appa­raissent bien souvent en trompe-l’œil.

Pour être pleinement efficace, la transforma­tion numérique implique un véritable chan­gement dans la vie de l’entreprise et doit s’ins­crire dans une vision stratégique. Or, bien des pilotes de transformation numérique ont une portée limitée à des applications très opéra­tionnelles. Ainsi, la dématérialisation de cer­tains flux documentaires est un des exemples les plus cités par les entreprises qui té­moignent d’une expérience de digitalisation.

À l’opposé, les entreprises qui s’engagent plei­nement dans une évolution majeure de leur modèle grâce au digital vont, par exemple, changer leur métier et leurs processus en pro­fondeur, et dans certains cas passer d’une obli­gation de moyen à une obligation de résultat. L’entreprise jusqu’alors fournisseur de ses produits devient fournisseur de services, en assurant à ses clients un résultat convenu sur lequel elle s’engage. Un exemple : un fabricant de systèmes de contrôle d’accès qui accroît si­gnificativement sa position sur le marché en ne vendant plus des appareils mais en étant devenu fournisseur de services consistant à assurer un niveau prédéfini de sécurité et de bien-être à ses clients usagers (le matériel n’étant plus qu’un support pour ses services, et n’étant plus vendu en tant que tel).

"Le système d’information
contribue à accroître
la productivité et offre
surtout la capacité pour
l’entreprise d’inventer
de nouveaux produits
ou services générateurs
de richesse"

Nous constatons ainsi, que par l’emploi des nouvelles technologies appliquées aux outils de gestion CRM, ERP, WMS, etc., le système d’information devient un contributeur direct de la production de valeur de l’entreprise. Non seulement il accroît la productivité, mais il offre surtout la capacité pour l’entre­prise d’inventer de nouveaux produits/ser­vices générateurs de richesse.

"Green impact" et "Green IT", deux problématiques qui montent au sein des entreprises. Quels en sont les impacts ?
Le Green IT désigne l’ensemble des tech­nologies qui permettent aux entreprises de réduire l’impact environnemental de l’in­formatique (empreinte carbone, émissions de gaz à effet de serre, leur consommation énergétique, etc.). Le Green IT désigne aussi les principes socio-économiques qui sont adoptés, à l’échelle de l’entreprise et à l’échelle de la société, et qui permettent d’amorcer la transition écologique.

Si le sujet du "green impact" est tiré par les grandes entreprises et les grands comptes, de nombreuses PME/ETI mettent en place des engagements RSE en réponse aux exigences "vertes" des grands groupes, avec une ré­organisation géographique des processus de conception et de production, et avec un pilo­tage de l’empreinte carbone des transports et des services clients.

Dans cette évolution, le digital peut per­mettre de passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, et l’entreprise peut désormais dès la conception anticiper le recy­clage, la deuxième vie du produit, et ainsi agir sur la durabilité des produits.

Au-delà du travail à distance et du déploie­ment de la 5G réduisant des déplacements et des consommations d’énergie, les technolo­gies numériques permettent de "verdir" les entreprises, avec des applications concrètes aujourd’hui répandues, par exemple :

• l’utilisation de données issues de capteurs pour optimiser le fonctionnement d’équi­pement à forte consommation ;

• le suivi de la performance d’une machine en temps réel et à distance via une appli­cation web ;

• le système de localisation de pièces au sein d’un entrepôt facilitant le travail d’opérateurs ;

• l’utilisation de réalité augmentée pour for­mer ou guider la formation à des opérations de maintenance ou d’assemblage complexes ;

• l’utilisation de réalité augmentée pour for­mer ou guider la formation à des opérations de maintenance ou d’assemblage complexes ;

• l’utilisation de robots pour la maintenance de sites distants ou impossibles d’accès.

Faut-il alors avoir une approche radicale vis-à-vis de son système d’information en le redéfinissant depuis la feuille blanche ?
Oui et non. Notre approche est pragmatique, au sens où c’est la stratégie et le besoin qui conduisent la définition de l’outil adéquat. Les priorités dépendent du point de départ pour chaque entreprise, mais il ne faut pas chercher à tout prix à réinventer en interne toutes les briques nécessaires à la construc­tion du nouvel édifice. Les nouvelles tech­nologies intégrées au sein des progiciels amènent des usages auxquels les entreprises n’auraient pas forcément pensé.

Notre rôle est donc également d’éclairer les décideurs en leur apportant suffisamment de connaissances et de retours d’expérience sur les emplois possibles de ces nouvelles solutions. Nous les traduisons ensemble par de la plus-value, que ce soit en interne au sein de l’entreprise elle-même ou en externe, c’est-à-dire en impliquant leurs partenaires clients et fournisseurs. De fait, l’organisation et le système d’information de l’entreprise s’en trouvent significativement modifiés et nous les accompagnons dans cette profonde mutation.

Que propose CXP pour guider les entre­prises dans ce changement profond ?
CXP propose son modèle "ID&AL" pour construire un Système d’Information perfor­mant et efficace.

Ce modèle combine à la fois le pilotage et le traitement des opérations, pour les flux de gestion relatifs aux produits et aux services reçus et délivrés par l’entreprise. Mais égale­ment les flux de gestion avec ses partenaires, et bien sûr, les flux financiers attenants. L’adoption de ce modèle permet à l’entreprise de se doter d’un SI réellement intégré, au sein duquel la visibilité est complète et la prise de décision facilitée. Il ne s’agit pas simple­ment dans cette vision complète de réduire des coûts, même si au final cela fait partie des résultats, mais bien d’optimiser tous les rouages de concert pour une amélioration des marges, de la croissance et des capacités d’investissement.

Un de nos clients fournisseur de la grande distribution a mis en place ce modèle lui permettant d’avoir une visibilité à 360° sur les contrats commerciaux. Ceux-ci régissent les échanges avec les centrales d’achat et de­mandent un pilotage fin des opérations à la fois sur les plans commercial, logistique et financier de manière très intégrée. Le nou­veau SI mis en place offre ainsi un pilotage coordonné sur ces trois axes.

Au sein de CXP, nous avons une visibili­té privilégiée sur ces projets, et un retour d’expérience unique. Nos experts sont par­ticulièrement vigilants quant aux promesses parfois démesurées et irréalistes, et veillons à ce que chacun de nos clients puisse choi­sir et exploiter au mieux les capacités de son nouveau système d’information, afin de ré­pondre aux nouveaux enjeux de flexibilité et d’adaptabilité. Pour cela, CXP assiste ses clients non seulement pour le choix des ou­tils technologiques, CXP les aide également dans leur évolution organisationnelle, car bien sûr de nombreux processus doivent être modifiés. C’est pour cela que la transforma­tion numérique ne se réduit pas à un pilote. C’est l’entreprise qui se réinvente, et la tech­nologie fait partie intégrante plus que jamais de tous les nouveaux métiers.

Le concept ID&AL de CXP s’inscrit dans cette démarche de construction de nouveaux business models.

Sur les auteurs. Nadia Idrissi est président de Teknowlogy Group CXP | PAC. Depuis plus de vingt ans, Nadia dirige et accompagne la trans­formation et l’accélération des performances d’ETI et PME du conseil et des services, de la presse et l’édition ainsi que dans l’industrie.

Jérôme Bricout est Directeur de la Business Unit CXP. Il déve­loppe les services proposés par CXP pour aider les entreprises dans leur transformation numé­rique. Il intervient régulièrement comme consultant spécialiste des systèmes d’information pour l’industrie, le négoce et les ser­vices professionnels.

Thierry Pénié est Directeur du Développement Consulting chez CXP. Ingénieur et diplômé de l’ESSEC, il s’est spécialisé dans la transformation numérique, la gouvernance des SI, et les choix et les mises en œuvre d’ERP, de progiciels CRM, Finances, RH et collaboratifs. Thierry accom­pagne les dirigeants et les DSI de l’industrie, de la distribution, des services professionnels et du secteur public.

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