« L'affaire Cahuzac est l'épisode de trop qui boucle le déficit de croyance des Français »
Une question à Christian Salmon, auteur de La Cérémonie cannibale, écrivain et membre du Centre de r
Décideurs. Comment analysez-vous le déficit de croyance des Français à l’égard de la politique du chef de l’État ?
Christian Salmon. La désaffection des Français se confirme avec l’épisode de Florange. Dans le combat qui oppose Édouard Martin, Robin des Bois de la sidérurgie, au prédateur Mittal, François Hollande symbolise une gauche craintive devant les patrons de la mondialisation. Pour son électorat, Florange est la preuve que le gouvernement n’est pas du bon côté. À cette période, Hollande dira que Mittal n’a pas de surmoi. Selon moi, c’est Mittal qui est le surmoi d’Hollande. Florange symbolise la crise de souveraineté de l’État. Sans puissance d’agir ni capacité de représentation, le Président est un visage sans pouvoir, désarmé face aux pouvoirs sans visages des institutions européennes, du FMI ou des marchés financiers. L’affaire Cahuzac sera le point culminant des conflits précédents. Les socialistes tenteront de colmater la brèche en transformant un problème politique en débat moral. Qui croire si celui qui est responsable du budget, le garant de la signature de l’État, est un menteur ? C’est l’épisode de trop qui boucle le déficit de croyance des Français.
Christian Salmon. La désaffection des Français se confirme avec l’épisode de Florange. Dans le combat qui oppose Édouard Martin, Robin des Bois de la sidérurgie, au prédateur Mittal, François Hollande symbolise une gauche craintive devant les patrons de la mondialisation. Pour son électorat, Florange est la preuve que le gouvernement n’est pas du bon côté. À cette période, Hollande dira que Mittal n’a pas de surmoi. Selon moi, c’est Mittal qui est le surmoi d’Hollande. Florange symbolise la crise de souveraineté de l’État. Sans puissance d’agir ni capacité de représentation, le Président est un visage sans pouvoir, désarmé face aux pouvoirs sans visages des institutions européennes, du FMI ou des marchés financiers. L’affaire Cahuzac sera le point culminant des conflits précédents. Les socialistes tenteront de colmater la brèche en transformant un problème politique en débat moral. Qui croire si celui qui est responsable du budget, le garant de la signature de l’État, est un menteur ? C’est l’épisode de trop qui boucle le déficit de croyance des Français.
